Michael Olatuja, bassiste, est né à Lagos, a vécu à Londres pour arriver jusqu’à New York et se situe au croisement de ces trois métropoles, cultures dont il veut tirer la substantifique moelle. Il propose un album qui démultiplie les sons, les musiques comme autant d’échos des rythmes de notre présent. « Lagos Pepper Soup », une soupe propre à la capitale du Nigeria, fait appel autant à Fela Kuti – il a invité Joe Lovano – qu’au jazz, qu’aux musiques du monde. Lionel Loueke, guitariste, un de ses amis, fait partie de cette fête dansante proche quelque fois de la transe pour faire bouger nos corps. Elle évoque la pop, le rock – sous toutes ses formes -, le jazz, la musique des Yorubas – chantée par Dianne Reeves – ou le Mali ou encore… Angélique Kidjo, invitée du thème éponyme de l’album…
Il colle toutes ses influences pour construire un monde qui pourrait transformer la donne en intégrant toutes les cultures. Il veut réaliser une musique universelle mais il lui faut transcender toutes les références qui s’accumulent. Lagos est une capitale qui, à elle seule, pourrait réaliser la fusion nécessaire.
Le CD garde une spontanéité, une volonté de briser les chaînes, de casser les montagnes, de bousculer les habitudes qui donnent un goût de sauvagerie trop souvent laissé de côté. L’énergie, la joie de jouer est communicative. Oubliez vos préjugés, jetez-vous dans la soupe au poivre de Lagos.
Nicolas Béniès
« Lagos Pepper Soup », Michael Olatuja, Whirlwind Records.
Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.
Des remarques, des suggestions ? Contactez nous à culture@snes.edu