Après « Bach Up », dédié, on s’en doute, à Johann Sebastian, il se lance à l’assaut rien de moins que de Mozart, « Ah vous dirai-je… Mozart », avec le même trio, Gilles Naturel, contrebasse et Arthur Allard, batterie. Un enchevêtrement de références, de tempi pour dérouter l’audition et dévoiler de nouvelles associations. La culture classique est manifeste, celle du jazz plutôt partagée par ses compagnons. Dépaysement assuré, à condition d’éviter les pièges – dans lesquels tombent quelquefois le pianiste – de la facilité et des thèmes trop connus – comme l’indique le titre.

Un album pas assez bizarre mais qui laisse entrevoir la volonté d’abolir les frontières. Un mantra dans l’air de ce temps d’interrogation sur la définition et la place du jazz comme de la musique contemporaine. La musique est une curiosité intéressante – comme souvent. Partout, il n’est question que de recherche d’identité, que la « culture » est brandie comme un étendard pour séparer les populations, la musique, elle, se balade innocemment entre tous les écueils, se cherchant encore et toujours. C’est un appel à faire de la culture un ensemble vivant, en mouvement, s’abreuvant à toutes les sources, sans frontière.

Nicolas Béniès

« Bach Up », « Ah vous dirai-je… Mozart », Dimitri Naïditch, Dinaï Records/L’autre distribution.


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