Jusqu’au suicide de son frère jumeau Michel, Willy a vécu d’une maigre pension, sous le même toit que ses chez parents.

A cinquante ans, sur les conseils de Catherine, l’assistante sociale qui le suit, il décide de prendre son envol et, selon les promesses qu’il s’est faites, d’aller vivre au bourg, d’avoir son appartement, un scooter et les copains qu’il n’a jamais pu avoir.

Après plusieurs tentatives avortées, il va peut-être enfin pouvoir réaliser son rêve…

Cinéma : Willy 1°
Cinéma : Willy 1°

Ludovic et Zoran Boukherma, Marielle Gauthier et Hugo P.Thomas sont quatre très jeunes cinéastes qui ont été formés à l’école de la Cité de Luc Besson.

Après avoir réalisé ensemble des courts métrages sur les thèmes de la marginalité et de l’analphabétisme, ils s’intéressent à l’histoire de Daniel Vannet, un homme de 45 ans, illettré qui s’est subitement éveillé à la vie le jour où il a poussé la porte d’une association où une équipe de bénévoles l’a pris en charge non seulement pour lui apprendre à lire, écrire, compter, à se familiariser avec l’informatique, mais par le biais du théâtre, à prendre confiance en lui et en ses capacités.

Le « cas » Daniel Vannet est devenu à ce point exemplaire que des journalistes ont réalisé un reportage sur lui pour France 2 et que, jouant dans le premier court métrage des cinéastes («  Perrault, La Fontaine mon cul « ), il a remporté au Festival de Clermont-Ferrand, un premier prix d’interprétation.

« Willy 1 er  » est une sorte de biopic mais avec la particularité d’être interprété par la personne même dont l’histoire s’inspire.

Les cinéastes n’ont pas cherché à faire un documentaire, et s’ils se sont servis du tracé de la vie de Daniel Vannet, ils s’en sont souvent écartés pour écrire, autour des grandes lignes de celle-ci, un scénario original avec, en point central, un personnage maintenu en marge de la société par des parents à la présence oppressante, et un frère jumeau dans l’ombre de qui il a vécu.

Les quatre cinéastes conduisent leur récit en juxtaposant de courtes séquences qui renseignent tour à tour de façon frontale ou au contraire, à la périphérie du fil, sur la personnalité du protagoniste et sur sa lente et chaotique évolution.

Le scénario tout comme la mise en scène, en exploitant les réactions et les comportements contrastés du personnage, évitent les pièges et les clichés ; et le plus souvent, Willy est là où on ne l’attendait pas.

Du coup, on débouche au final sur une œuvre singulière et totalement originale que ce soit dans le fil du récit ou dans sa démarche cinématographique.

Un film au ton très personnel avec d’étonnants comédiens novices et une Noémie Lvovsky toujours aussi épatante dans le rôle de Catherine.

A voir.

Francis Dubois


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