Alain est professeur d’histoire dans un lycée parisien. Il mène une vie de couple sans histoires avec Sylvie. Julie déambule dans le périmètre de Saint-Germain-des-Près et passe son temps aux terrasses de café. C’est à l’occasion d’une légère bousculade que se produit la rencontre entre les deux jeunes gens, sur le champ saisis par un mutuel coup de foudre. Alain quitte Sylvie et sans attendre s’installe dans le petit appartement de Julie. C’est à ce point le grand amour entre eux deux, qu’ils confirmeront leur plaisir de vivre ensemble par un séjour à New-York à l’issue duquel Julie est enceinte.

Mais en même temps qu’il vit une passion, Alain se détache de tout ce qui constituait le socle de sa vie avec Sylvie. Il déserte de plus en plus le lycée pour bientôt ne plus s’y rendre. Et c’est précisément au moment où entre joints et whisky, beuveries entre copains, s’amorce sa lente déchéance que Julie saisie par la prochaine naissance de l’enfant structure sa vie à commencer par se faire embaucher comme vendeuse dans une boutique du quartier. Alain et Julie, en prenant deux directions de vie contraires voient leur «vivre ensemble» autrefois idyllique devenir impossible.

Cinéma : Vivre ensemble
Cinéma : Vivre ensemble

Anna Karina, qui fut l’égérie de Jean-Luc Godard sous la direction duquel elle tourna sept films qui ont marqué une époque, est une comédienne chanteuse qui, en 1973, s’essaya à la mise en scène et réalisa sans beaucoup d’argent et en quatre semaines, ce film qui est avant toutes choses, quarante-cinq ans plus tard, une chronique-témoin sur l’après-soixante huit de la France sous Pompidou.

Dans ce film de l’époque de la guerre du Vietnam où la cigarette étaient «libre» et où la France, même si elle ne vivait pas sous un régime exemplaire, n’était pas la nursery qu’elle est en train de devenir, Anna Karina nous emmène avec Alain et Julie (elle dans les robes longues typiques de l’époque, lui dans ses chemises de bûcheron) dans les quartiers underground de New-York et dans le Paris bohème du Quartier Latin.

Chronique sentimentale sur la difficulté de vivre ensemble où Anna Karina aux côté du journaliste Michel Lancelot, interprète une jeune femme déstructurée qui emprunte doucement le chemin du monde adulte alors que son compagnon, pour qui la «bohème» était une découverte, emprunte le chemin inverse.

A voir pour un voyage dans le passé et pour s’interroger sur le vertige du chemin parcouru le temps d’un demi-siècle.

Le film sort à Paris au « Reflets Médicis » et sera accompagné dans la plupart des projections organisées en province par Anna Karina.

Francis Dubois


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