Isabelle, la quarantaine passée, divorcée, une fillette de dix ans don elle a la garde, fait un bilan peu réjouissant de sa vie sentimentale.

Elle est à la recherche d’un amour. Du vrai amour enfin. De l’amour tel qu’elle l’a toujours rêvé…

Son histoire du moment avec un banquier égocentrique tirant à sa fin, elle rend visite dans sa loge de théâtre à un acteur avec qui elle a eu une liaison, dont elle garde un bon souvenir et avec qui elle pense qu’elle pourrait tenter l’aventure du grand amour.

Sylvain, un bel homme mais qui n’appartient pas au milieu d’Isabelle hésite à s’engager avec elle dans une histoire qu’il pense sacrifiée d’avance.

Elle repousse l’invitation de Mathieu à aller passer des vacances dans la maison qu’il possède en province et Fabrice que son charme attire, n’est pas de son goût.

Alors, pour tenter d’y voir un peu plus clair dans sa vie amoureuse décevante émaillée d’échecs, elle va consulter un voyant qui lui prédit, mais avec une certaine prudence, que le grand amour qu’elle attend est peut-être à portée de main….

Cinéma : Un beau soleil intérieur
Cinéma : Un beau soleil intérieur

Le film de Claire Denis se découpe en plusieurs séquences qui correspondent chacune à une rencontre pour une raison ou pour une autre, vouée à l’échec.

Sur un canevas narratif attendu, sur une structure construite sur ce qu’on appelait autrefois «le film à sketches» avec personnage principal récurrent, la cinéaste exigeante tant par le choix de ses sujets que par la construction dramatique de ses œuvres, à qui l’on doit une vingtaine de petits chefs d’œuvre parmi lesquels des « pépites » telles que «Beau travail » en 1999 ou «White matériel» en 2010, a réalisé avec «Un beau soleil intérieur» , une œuvre personnelle dont la profondeur dramatique n’a d’égal que le traitement en sourdine qui chuchote à l’oreille, la petite musique de nos solitudes.

Chaque nouvelle rencontre que fait Isabelle, quadragénaire désirable, bien installée professionnellement mais sans doute trahie par ce qui transparaît à chaque fois de sa quête d’un amour total et exclusif, se solde par un échec, une nouvelle déception qui la meurtrit et la fait douter de plus en plus des futures tentatives

Chaque homme qu’elle rencontre la ramène à la case départ, qu’il s’agisse pour les hommes d’hésiter à s’engager dans une histoire trop exclusive ou que ce soit, de la part d’Isabelle, quand se présente une opportunité, une prudence ravageuse.

Pour écrire son film Claire Denis s’est appuyée sur «Fragments d’un discours amoureux» de Roland Barthes et elle a fait appel à Christine Angot pour la co-écriture. Elles ont retenu un mot qui figure dans le livre  «Agony» qui pourrait signifier de façon un peu snob l’état bien réel de la personne amoureuse quand elle a basculé dans les affres du désespoir.

La rencontre de Claire Denis et de Juliette Binoche est un beau moment de cinéma.

Et la dernière séquence qui met face à face Gérard Depardieu (le liseur d’avenir) et Juliette Binoche, la patiente, vaudrait à elle seule le déplacement…

Francis Dubois



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