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Alors qu’il rentre chez lui pour fêter l’anniversaire de sa petite fille, un homme au volant de sa voiture est enseveli sous l’effondrement du tunnel qu’il a emprunté.

Une opération de sauvetage d’envergure est engagée qui intéresse les médias, les politiques et passionne les citoyens.

L’homme, pour sa survie avec les maigres moyens dont il dispose face aux blocs de béton qui obstruent toute issue, va faire preuve d’une résistance et d’un optimisme à toute épreuve.

Mais au bout de plus de vingt jours sans eau ni nourriture, aura-t-il survécu quand, après une erreur de localisation du rescapé, en surface, on décide d’arrêter les exercices de sauvetage ?

Cinéma : Tunnel
Cinéma : Tunnel

Contrairement aux films catastrophes qui fonctionnent en général sur un enchaînement de désastres spectaculaires, « Tunnel» suit une direction unique, dans un lieu unique avec un personnage lambda, sans dispositions particulières pour faire face à une situation exceptionnelle, exposé à de multiples menaces inhérentes aux circonstances.

Aux scènes qui suivent les agissements du rescapé pris au piège dans un espace réduit qui limite ses possibilités, succèdent, celles qui suivent, en surface, le déroulement des étapes du sauvetage.

Alors que que dans ce genre de film, les personnes héroïques tentent tout pour protéger les leurs, le personnage prisonnier des décombres n’a d’autre mission que de veiller à sa survie, de ne pas désespérer et de garder l’espoir d’être bientôt secouru.

Le choix de situer le sinistre dans l’étranglement d’un tunnel obstrué aux deux extrémités, donne sa tonalité et son rythme à ce film «catastrophe» hors des règles du genre.

Après l’échec de l’équipe de secours, avec la décision d’arrêter les forages qui auraient pu conduire à délivrer le «prisonnier», la situation révèle l’égoïsme et la vraie nature de l’intérêt que portaient tous ceux qui s’étaient passionnés pour le fait divers.

La Corée est en tête des classements de l’OCDE concernant les décès par accident. La faute de ce triste record revient à un trop rapide développement économique du pays au cours de ces toutes dernières années.

Au rythme de «plus vite, plus vite», cette marche forcée vers les performances s’est faite au détriment de la sécurité.

Le film de Kim Seong-Hun est au final, autant une satire des institutions (politique et médiatique) qu’un drame à hauteur d’homme.

«Tunnel» est l’adaptation d’un roman et le passage à l’écran imposait de nombreuses contraintes techniques pour conduire le récit sur les chemins du suspense, de l’effroi et de l’émotion tout à la fois.

L’adaptation a nécessité un gros chantier pour donner l’apparence d’un tunnel neuf à un tunnel désaffecté.

«Tunnel» fut tourné au moment où a eu lieu la tragédie du ferry Sewol et, de manière consciente ou inconsciente, ce drame trouve un certain écho de l’histoire du film même si, dans « Tunnel» , il n’y a qu’une seule personne impliquée.

La lente progression du récit conduit à un suspense de plus en plus saisissant qui peut se mesurer à celui des séquences finales des meilleurs films catastrophes.

On s’accroche à son fauteuil!

Francis Dubois


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