Vicente, vingt ans ou à peine plus, vit dans une totale insouciance. Il profite de l’été, des fêtes et de ses amis mais il suffira d’une nuit alcoolisée pour que, subitement, les choses changent.

Vicente va être confronté à la force du pouvoir et de la manipulation.

Cinéma : Tout va bien

Les premières images du film montrent un jeune homme oisif dans une luxueuse maison du bord de mer. La caméra suit avec fluidité les gestes matinaux du vacancier à qui il suffit de demander pour être servi et pour qui tout semble facile et toujours à portée de main

A la plage, il lie connaissance avec deux jeunes filles qui l’invitent à une soirée où il se rend malgré un autre engagement et à laquelle il est aussitôt intégré puisque les organisateurs appartiennent au même milieu privilégié que lui.

Pourtant, cette jeunesse bien élevée n’est pas sans commettre des forfaits. Comme de voler des feux d’artifice ou de conduire un véhicule en état d’ébriété, farces de potache qui n’auraient pas prêté à conséquences si le hasard n’avait mis sur leur chemin un promeneur nocturne…

On saura plus tard que les jeunes protagonistes appartiennent à la grande bourgeoise chilienne, un milieu privilégié qui considère que vivre dans l’opulence et dans la sécurité qu’il offre est ce qu’il y de plus normal.

Un milieu décalé de la réalité où aucun, en dépit des apparences n’est conscient ni de l’autre, ni de la place dont il bénéficie dans la société.

Les jeunes gens font usage des avantages que leur procurent leurs privilèges et ils comptent bien ne voir jamais se mettre en travers de leur route quoique ce soit qui pourrait les sortir de cette douce inconscience.

L’accident nocturne qui s’est finalement soldé par la mort d’ un homme va gripper l’apparente harmonie du groupe et Vicente sera mis en cause par ses amis. On dira qu’il était au volant et ivre alors qu’il se trouvait à l’arrière du véhicule.

C’est alors que se déclenche tout un mécanisme qui consiste à fausser la réalité des faits et à détourner le cours de la justice.

Le film d’Alejandro Fernandes Almendras sous l’apparence d’un récit lisse, presqu’anecdotique s’avère être une œuvre politique quand elle dénonce les agissements d’une classe sociale privilégiée bénéficiant d’une marge d’agissements sans risques qui serait le fait d’une sorte d’immunité naturelle simplement liée à leur appartenance sociale, une sorte de zone de non-droits.

Le récit bénéficie d’une construction et d’une mise en scène fluides. L’interprétation est parfaite.

Francis Dubois

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