Kate, elle traductrice et Matt artiste peintre, un couple de trentenaires dans l’impossibilité d’avoir un enfant, lassés d’une existence citadine s’installent dans une maison isolée qu’ils ont achetée dans le Maryland.

Peu après leur installation, ils découvrent l’existence d’une chambre qui se révèle d’autant plus mystérieuse que ce lieu, une fois qu’on y a pénétré, a la faculté d’exaucer tous leurs désirs même les plus exigeants..

Dès lors, leur nouvelle vie va devenir un vrai conte de fée et il suffira qu’ils émettent le vœu de posséder une somme d’argent pour qu’une liasse de billets apparaisse immédiatement.

Le jeune couple succombe alors à toutes les tentations que leur offre la chambre magique.

L’argent et le champagne coulent à flots. Leurs armoires se remplissent des plus beaux vêtements et le lit qu’ils avaient acquis pour l’arrivée d’un éventuel miracle de fécondité va recevoir le bébé tant désiré.

Cependant une ombre guette. Ils découvrent que tout ce que la chambre leur offre n’est à utiliser que dans le périmètre de la pièce.

Que hors de ce périmètre, tout ce qu’ils avaient acquis se désagrège.

L’enfant qui leur était venu sera-t-il également en danger de disparition soudaine au même titre que les biens matériels qu’ils ont vu disparaître ?

Très vite le rêve se transforme en cauchemar.

C’est face à ses difficultés de cinéaste (quatorze années sont passées entre la réalisation de son premier long métrage, «  Renaissance  » et son second, «  The room » ) et à l’insatisfaction face à sa production d’artiste peintre et la remise en question de son réel talent, Christian Volkman s’est demandé à quoi pouvait ressembler le chef-d’œuvre qu’il voudrait tant réaliser.

Et c’est là que lui est venue l’idée de cette pièce qui était à l’origine une lampe d’Aladin et qui pourrait matérialiser l’œuvre idéale. Il s’est souvenu que dans les philosophies orientales hindouistes et bouddhistes on trouve toujours la notion d’illusion.

Cette idée abstraite s’est transformée en histoire.

Le réalisateur a choisi de mettre un couple au cœur du récit et l’idée que le capitalisme et le désir sans limite sont en train de détruire notre système. Ces problématiques concrètes et proches de nous se sont cristallisées autour de l’amour de la famille.

Une des références cinématographiques a été «  Shining  » le film de Kubrick et cette atmosphère folle et hypnotisante était celle que Christian Volkman voulait pour imprégner le récit de «  The room  ».
Dans toutes les fables et légendes, la magie a des limites.

Il s’agissait, une fois l’idée du lieu magique imaginé et après la réalisation des vœux les plus exigeants du couple, de trouver le phénomène qui limiterait le pouvoir de la chambre magique.

Il ne s’agissait pas comme pour la lampe d’Aladin de limiter le nombre de vœux.

Cinéma : The room
Cinéma : The room

La mise en scène de Christian Volkman est d’une grande rigueur. Elle ne cède à aucun effet inutile et la progression dramatique est à ce point maîtrisée que le fantastique se trouve intimement mêlé au réalisme et que les phénomènes surnaturels demeurent dans le domaine du quotidien.

Un récit alliant à une réjouissante limpidité, une atmosphère oppressante…

Francis Dubois


Bienvenue sur le blog Culture du SNES-FSU.

Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.

Des remarques, des suggestions ? Contactez nous à culture@snes.edu