« The Lady Vanishes, Ciné-Concert »

Au temps préhistorique du cinéma muet, les films étaient montrés en salle avec un accompagnement musical en direct ou live. Avec l’avènement du cinéma sonore la chose a progressivement disparu mais elle connaît une certaine renaissance depuis quelques années y compris avec des films sonores. Comment ça marche ? Très simple, le film est projeté avec ses dialogues mais sans la bande musicale qui est interprétée par un orchestre jouant dans la salle. À Lyon, l’Institut Louis Lumière présente des films muets avec concert en direct tous les dimanches, mais ailleurs ce sont des films parfois récents qui sont présentés avec musique live comme au Grand Rex à Paris, mais aussi dans des salles de concerts parisiennes de renommée comme la Philharmonie ou Pleyel, ou encore au Zénith de Strasbourg ou de Lille. Si la plupart du temps c’est la bande originale du film qui est jouée, il peut arriver que ce soit une musique composée pour l’occasion, en particulier pour des films muets. Bien sûr, le dispositif nécessite une salle de projection permettant l’installation des musiciens mais ces derniers peuvent être plus ou moins nombreux : du pianiste solo à l’orchestre philharmonique de cent musiciens. Certaines salles anciennes ou des grandes salles de multiplex se prêtent fort bien à l’expérience. Dans le cadre du Festival International Music & Cinéma de Marseille, L’Orchestre national Avignon-Provence, propose le ciné-concert du film The Lady Vanishes (Une femme disparaît) en VO-STFR réalisé en 1938 par le célébrissime Alfred Hitchcock. Le film sera projeté sur une musique originale du compositeur Gilles Alonzo, interprétée par les musiciens de l’ONAP sous la direction musicale de Fabrice Pierre Alfred.

Fort bien, mais comment les musiciens jouant en direct parviennent-ils à être parfaitement synchrones avec des images projetées mécaniquement selon un rythme propre (24/sec. selon la norme argentique)? En effet, cela paraît une gageure ! Sauf que rien n’est plus facile à accorder que deux processus étant chacun défini par un tempo. Il suffit de se caler comme quand on joue de la musique à plusieurs. Pour cela le chef d’orchestre a recours soit à un signal sonore discret qui lui indique le tempo à suivre, soit à un retour vidéo sur un écran lui indiquant le time code. Bien sûr, cela exige un gros travail de répétitions mais rien n’empêche le chef de donner une certaine coloration à l’interprétation lors de la projection, en jouant sur le lyrisme de la partition ou le caractère fluide ou saccadé de l’interprétation.

Le ciné-concert est un genre hybride certes, mais qui offre donc une expérience tout à fait originale à ses acteurs ou actrices comme aux spectateurs et aux spectatrices !

Synopsis du film : Dans une région imaginaire d’Europe de l’Est, un groupe de voyageurs se retrouve bloqué dans un petit hôtel, une avalanche empêchant le départ de leur train. Parmi eux se trouvent plusieurs Britanniques fantasques dont Iris, une jeune femme qui doit prochainement se marier. Le lendemain, sur le quai de la gare, Iris est accidentellement assommée par la chute d’un pot de fleur. Heureusement, Miss Froy, une charmante vieille dame, vient à son secours et la remet d’aplomb dans le train. Peu après cet épisode, Iris s’assoupit, mais au réveil Miss Froy a disparu. Et malgré ses recherches, les autres passagers nient avoir jamais vu cette vieille dame… Le scénario est une adaptation du roman The Wheel Spins écrit par Ethel Lina White, une romancière britannique célèbre pour ses intrigues policières à suspense.

Le ciné-concert sera précédé de la diffusion du film d’animation Le Cri, réalisé par les élèves de l’École des Nouvelles Images basée à Avignon.

Jean-Pierre Haddad

Cinéma Capitole Studios MyCineWest, 161 av. de Saint-Tronquet, 84130 Le Pontet. Samedi 12 avril à 20h. Informations et réservations : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/une-femme-disparait-avignon/