Toni, onze ans, est une gamine qui n’a pas froid aux yeux. Elle passe la majeure partie de ses moments libres dans la salle de boxe où travaille et s’entraîne son grand frère.

La boxe où elle montre de belles dispositions la passionne, jusqu’au jour où elle découvre qu’à l’étage au-dessus, un groupe de filles travaillent sur une variante très physique du Hip-Hop, le drill.

Fascinée par leur énergie, leur force, l’intensité de leur détermination, elle abandonne petit à petit la boxe au profit de la danse.

Mais de quel mal sont atteintes certaines participantes du groupe. La qualité de l’eau est-elle en cause ? Ne seraient-elles pas victimes d’un mystérieux phénomène d’hystérie de masse ?

Cinéma : The fits
Cinéma : The fits

Anna Rose Holmer a réalisé un film sur la communication par la danse et les mouvements qui y sont associés, mais également sur cet âge fragile et exposé qu’est celui de l’adolescence.

Et c’est dans la juxtaposition d’une activité sportive passionnée et de ces maladies mystérieuses de nature psychosomatique qui touchent particulièrement les jeunes adolescentes, et dans la façon très personnelle de traiter ces deux sujets, que résident toute la singularité, l’étrangeté narrative de « The Fits ».

Au centre d’un récit à la fois précis et insaisissable, presque fuyant, le personnage tout autant limpide qu’énigmatique de Toni qu’Anna Rose Holmer livre à l’état brut, isolée dans sa détermination de garçon manqué, et évoluant librement, hors de toute présence familiale adulte.

Le récit, dans le traitement, échappe à une linéarité, commandé par le regard incisif, sans concessions ni indulgence que Toni porte sur ce qui se produit autour d’elle et sur les réactions que produit son comportement froid et distant.

Les épisodes des crises convulsives qui frappent une à une les adolescentes, malaises qu’on attribue dans un premier temps à la mauvaise qualité de l’eau, détournent tout à coup le récit de sa ligne narrative initiale pour passer le relais à un retour au groupe de danseuses et très prosaïquement, aux costumes de paillettes et au rendu final de l’atelier de danse.

« The Fits », dans sa construction, dans les sujets qu’il traite, dans les ruptures de ton est un film parfois déconcertant qui rebondit là où on ne l’attend pas, qui évolue sur des terrains contrastés, entre réalisme terre à terre et événements mystérieux.

Il est totalement livré au personnage de Toni et au regard qu’elle pose sur son entourage.

Francis Dubois


Bienvenue sur le blog Culture du SNES-FSU.

Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.

Des remarques, des suggestions ? Contactez nous à culture@snes.edu