Nero a dix-neuf ans. Il a grandi aux États-Unis mais, faute de papiers, à la suite d’un contrôle, il est déporté au Mexique.

Étranger dans le pays de ses parents, il n’a désormais plus qu’un objectif : repasser la frontière.

Il finit par y parvenir et une fois sur place, il retrouve son frère Jésus qui réside dans une somptueuse villa de Los-Angeles dont il fait croire à Nero qu’elle est son habitation.

Or, il n’est que le chauffeur et, au retour des propriétaires, Nero devenu indésirable, est forcé de quitter la villa et de se séparer de son frère.

Pour échapper à la fois à la misère qui le guette et à sa condition de fuyard permanent, Nero s’engage dans l’armée.

Il rejoint le front des «  green card soldiers  » qui est un patchwork de nationalités….

Cinéma : Soy Nero
Cinéma : Soy Nero

Même si c’est peu connu, il existe dans l’armée américaine, depuis la guerre du Vietnam, des soldats qui proviennent du monde entier.

C’est l’ultime moyen, pour ces indésirables, d’obtenir le droit à la citoyenneté américaine après deux années de service exemplaire.

Depuis le 11 septembre et le « Patriot act » de George Bush, de nombreux migrants illégaux ont ainsi rejoint les rangs de l’armée américaine pour obtenir ces « green card soldiers » et éviter l’expulsion.

Mais leur situation reste extrêmement fragile car sous le plus minuscule prétexte, ils peuvent être renvoyés à la case départ.

Le film de Rafi Pitts retrace le long et périlleux parcours de Nero au Mexique puis aux États-Unis à travers des épisodes contrastés (un bout de route en auto-stop avec un curieux automobiliste, quelques jours dans une somptueuse résidence de star, de longues déambulations le long des routes) avant de le retrouver (à la suite d’une ellipse un peu brutale) en faction à un poste frontière en compagnie de militaires de différentes nationalités dans un décor désertique de bout du monde.

«  Soy N ero » aborde avec une belle efficacité le sujet de l’immigration et celui, pour les jeunes mexicains du rêve américain quel qu’en soit le prix à payer, la situation d’indésirable et surtout le leurre que représente l’engagement dans l’armée de ces jeunes gens qui, dans beaucoup de cas n’obtiennent la reconnaissance américaine qu’avec la mort.

Le jeune comédien Johnny Ortiz qui interprète Nero est magnifique de candeur et de détermination farouche.

Francis Dubois


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