Des vacances dans l’Ouest américain sonnent le glas du couple mal assorti que forment Richard et Romy.
Une nuit où Richard rejoint la chambre conjugale tardivement et passablement éméché, Romy pour repousser ses avances, le frappe avec une lampe de chevet.
Croyant avoir assassiné son mari, elle fuit et pendant trois jours, erre sans but précis, au hasard, à pied ou en auto-stop.
Lorsqu’elle se présente à un poste de police pour avouer son crime, elle apprend que Richard n’est pas mort.
Libérée du poids de la culpabilité, elle repart à l’aventure, fait différentes rencontres jusqu’au jour où sa route croise celle de Diego, un vétéran de la guerre, qui traîne les séquelles d’un empoisonnement par uranium et qui, sachant qu’il est condamné, refuse d’accompagner Romy dans la nouvelle passion où elle voudrait s’engager avec lui.
« Sky » est l’histoire d’une femme qui choisit la liberté, qui décide de suivre son instinct et qui, dès lors qu’elle en a pris la décision, n’a plus peur face à l’inconnu.
Mais c’est aussi et surtout l’histoire d’une femme qui tombe amoureuse.
Elle va croiser sur son chemin des personnages cabossés, des laissés pour compte d’une Amérique à deux vitesses.
L’amour où s’engage Romy est total et elle ira jusqu’au bout de son histoire avec Diego.
La fuite en roue libre de Romy faisant fi de tous les dangers qui menacent une femme seule sur les routes américaines, dans des espaces désertiques ou des motels peu engageants relève à première vue de la plus totale inconscience et laisse cette impression de divagation au jour le jour, à l’heure où les événements paraissent survenir hors scénario.
Or, cette liberté que Romy découvre soudain et que son existence d’épouse lui avait dissimulée, elle veut la vivre désormais entièrement et sans la moindre retenue, sans la moindre méfiance.
« Sky » est à la fois un film attendu et improbable, et au final, un curieux objet cinématographique.
Passé les premières séquences et la scène de rupture d’avec Richard on dirait que le scénario cherche sa voie et que le récit s’improvise.
Et c’est cette impression d’improvisation qui représente l’atout majeur de « Sky » peut-être parce qu’il s’apparente à cette liberté.
Mais si la vie d’épouse soumise est un piège, la rencontre de l’amour peut en être un autre tout aussi dangereux….
Les paysages sont beaux, bien filmés. Diane Kruger a la grâce et la fragilité du personnage et Norman Reedus a le charme rugueux de l’aventurier.
Fabienne Berthaud s’efforce de donner du poids et du fond à un récit un peu flottant mais qui ne manque pas de charme.
Francis Dubois
Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.
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