Kehoe est, au Colorado, une station de ski de haut standing. La police locale y est peu souvent sollicitée jusqu’au jour où le fils du conducteur de chasse-neige Nels Coxman est assassiné sur ordre de Viking, un jeune baron de la drogue.

Nels, saisi par un violent désir de vengeance va déployer son artillerie de fortune pour démanteler le puissant cartel de Viking.

Alors que les associés du baron de la drogue disparaissent les uns après les autres, Nels qui était jusque là considéré comme un citoyen exemplaire, va devenir un redoutable et convaincant justicier qui ne laisse personne se mettre en travers de sa route….

Cinéma : Sang froid
Cinéma : Sang froid

Le film de Hans Petter Moland est un remake de « Refroidis  » qu’il avait lui même réalisé en 2014.

Le réalisateur définit son film comme une boite de Pandore, comme une histoire de vengeance à tiroirs autour de Nels Coxman conducteur de chasse neige au moment où, sa fonction reconnue, il est nommé citoyen de l’année pour avoir rendu accessible, avec son engin, la petite ville perdue de Kehoe, et lui avoir redonné vie.

Le titre du film fait référence à la fois au flegme et à la froide détermination de Nels Coxman et au nombre de personnages « refroidis » qui se succèdent, tous tombés sous l’effet de sa haine, dans un décor à la fois libre et glacial de haute montagne.

Nels Coxman qui jouissait d’une très bonne réputation et d’un potentiel de confiance auprès des habitants de la ville devient après la mort de son fils assassiné par erreur sur la demande de gangsters locaux, une sorte de justicier amateur qui laisse dans son sillage un grand nombre de cadavres appartenant à la garde rapprochée du mafieux en chef.

Nels Coxman pour éliminer un à un ceux qui constitue l’équipe des gangsters va se servir de son fusil de chasse dont il a scié le canon.

Et dans sa détermination aveugle à venger la mort innocente de son fils, il va à son insu, déclencher une série d’événements liés à une guerre des territoires, à des kidnappings dans lesquels s’engagent des barons du crime rivaux et une kyrielle de voyous flamboyants.

Le justicier « artisanal » saura-t-il faire la preuve que les convictions profondes peuvent se mesurer

à la mafia et à ses moyens éprouvés ?

La force, l’efficacité du film résident en plusieurs points. Ils sont dans son volume narratif, dans ce décor montagneux immaculé et oppressant mais surtout dans le point d’équilibre du récit entre une galerie de personnages finement dessinés jusque dans leur psychologie et le film d’action dans tout son ampleur. De la même façon il trouve son équilibre entre le drame et un humour qui émaille le récit tout au long, entre un développement narratif inventif et un héros central au charisme de l’homme d’action à l’ancienne.

«Sang froid» est-il un film à la gloire de la paternité, sur les mécanismes de la vengeance qui font voler en éclats mesure et sagesse ou un film dont l’objectif ne serait autre que celui de divertir en jonglant savamment avec le héros indestructible, les règles du thriller et l’humour noir ?

Peu importent les thèmes porteurs du récit si le plaisir de spectateur est là et si il nous a portés près de deux heures durant sans mollir.

Jubilatoire.

Francis Dubois


Bienvenue sur le blog Culture du SNES-FSU.

Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.

Des remarques, des suggestions ? Contactez nous à culture@snes.edu