« Séparez-vous, on s’occupe de tout »

Mathias Lonisse qui a réussi à débaucher Juliette de son emploi de secrétaire, en a fait son assistante au sein de la société «  Love is dead » qu’il a eu l’idée de créer dans le but d’éviter les désagréments d’une scène de rupture aux postulants à la séparation.

Mathias, qui est aussi un doux rêveur, assure du mieux qu’il peut ses missions pour lesquelles il fait preuve d’un grand professionnalisme.

Jusqu’au jour où sa mère a décidé de quitter son père. Jusqu’au jour où c’est lui qui se trouvera en situation d’être quitté.

Cinéma : Rupture pour tous
Cinéma : Rupture pour tous

Au départ du projet, il y a eu, sur le même sujet, un court métrage intitulé «  Love is dead  » sélectionné dans de nombreux festivals (il a été primé à celui de L’Alpes d’Huez) et notamment aux États-Unis où les droits du film ont été achetés pour donner lieu à une série télé.

Eric Capitaine, encouragé par ces succès, a décidé d’aller plus loin avec le personnage de Mathieu Lonisse qui a fait de la rupture amoureuse un sacerdoce.

A notre époque, on peut avoir plusieurs relations intimes dans sa vie et la séparation des couples est, dans de nombreux cas, un passage obligé difficile à gérer.

La présence d’un tiers-intermédiaire, sorte de médiateur, pourrait être, au moment délicat de la rupture, une solution pour adoucir l’épreuve et éviter des confrontations houleuses.

Eric Capitaine et ses scénaristes ont trouvé, avec ce sujet original, matière à écrire une comédie au rythme enlevé, à la fois drôle et ironique sans tout à fait laisser de côté certains aspects de ce qui est aussi un moment grave et toujours douloureux.

Il s’agissait de faire rire au cinéma là où, dans la vie, on est malheureux.

Au centre du film, deux personnages qui tiennent à la fois du couple de certaines séries télévisées policières entre lesquels il existe une complicité n’excluant pas le conflit et du duo classique des comédies américaines : un jeune homme un peu lunaire qui, s’il a eu l’idée de cette start-up de gestion des ruptures, n’est nullement cynique, immoral ou vénal (il se présente plutôt comme un artisan œuvrant pour le bien de l’humanité) et face à lui, une jeune femme inventive, rayonnante et dotée d’une bonne humeur communicative.

La construction du film, alternant les séquences rendant compte de l’évolution de chaque histoire, donne un peu une impression de récit-puzzle (puisque chaque histoire est indépendante). Et quand on pourrait se perdre dans le dédale des personnages et des histoires contrastées, on savoure cette sorte d’éclatement et la fluidité avec laquelle on glisse d’une génération à l’autre, d’une ambiance à l’autre.

Benjamin Lavernhe qui joue Mathias est une vraie révélation, un comédien qui ne s’apparente à aucun des acteurs actuels. Il y a chez lui un charme, une élégance, un charisme qui font penser aux grands noms de l’époque de la comédie américaine.

Elisa Ruschke, nouvelle venue, qui lui donne la réplique, ne manque pas de qualités.

Un divertissement efficace qui, sans en avoir l’air, aborde des sujets bien contemporains parmi lesquels le problème des couples au moment de la retraite.

Francis Dubois


Bienvenue sur le blog Culture du SNES-FSU.

Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.

Des remarques, des suggestions ? Contactez nous à culture@snes.edu