Pour fêter son 125eme anniversaire, le célèbre Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amterdam, part en tournée mondiale.

Heddy Honigmann suit les musiciens qui le composent dans trois des villes où ils se sont produits : Buenos Aires, Soweto et Saint-Petersbourg.

Elle fait partager le quotidien de ces hommes et de ces femmes pris dans le tourbillon d’une tournée, éloignés de leur famille ; et plonge le spectateur dans l’atmosphère de la grande communauté qu’est un orchestre, les rapports entre les personnes, les complicités, le plaisir de jouer de l’instrument qui est l’élément majeur de leur vie, le plaisir de jouer ensemble dans une sorte de communion, le plaisir de travailler seul dans la chambre d’hôtel.

Cinéma : Royal Orchestra
Cinéma : Royal Orchestra

Pour ceux qui s’interrogent sur les coulisses d’une formation musicale, sur le mystère de cette parfaite harmonie artistique qui résulte d’un long travail de répétitions, sur la nécessité ou non d’être proches pour parvenir à la perfection d’un concert, le film de Heddy Honigmann est une belle réponse.

Les musiciens, qu’ils appartiennent à un quartet, un quintet ou, comme dans le cas de l’orchestre Royal d’Amsterdam à une formation qui compte des dizaines de participants, ont avant toute chose en commun, la passion pour leur instrument et pour la musique qu’ils interprètent.

Depuis le percussionniste qui intervient ponctuellement, et parfois même pour un seul coup de cymbale pendant toute la durée d’un concert, jusqu’aux violons aux interventions constantes en passant par la basson et tout le registre des cuivres, chaque musicien vit une véritable passion une histoire d’amour avec son instrument.

Mais le propos de Heddy Honigmann ne se limite pas uniquement aux moments de répétitions ou de concerts.

Elle s’est beaucoup intéressée aux temps privés que les musiciens parviennent parfois à s’octroyer pour parler avec leur famille ou avec l’équipe du film en s’échappant du programme organisé pour eux. Au hasard de ces moments-là associés à ceux des répétitions ou des représentations, la cinéaste a pu débusquer et approfondir la personnalité de certains musiciens jusqu’à les rendre familiers.

Mais Heddy Honigmann s’intéresse aussi aux mélomanes, aux amateurs de musique classique rencontrés au fur et à mesure des déplacements. Ainsi le chauffeur de taxi qui écoute de la grande musique dans sa voiture et assiste avec sa femme au concert du RCO avec des centaines d’autres argentins, le fondateur du Soweto Youth orchestra de Soweto et ses élèves ou ce vieux russe, grand amateur de Mahler, rescapé des camps de concentration et qui livre son histoire passée à la caméra.

Ces rencontres permettent au film d’élargir son champ et de revenir sur des grands moments de l’histoire comme la ségrégation ou la Shoah.

Dans «  Royal Orchestra  » il n’y a pas de gros plan sur des doigts qui se déploient sur un violon ou une flûte. Heddy Honimann s’attache à la fascination qu’il a pour les visages des musiciens.

Francis Dubois


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