Santiago du Chili. Pablo, un jeune lycéen nourrit une passion pour le cabaret et le travestissement.
Lorsque ses amis découvrent son goût pour les garçons, il est mis sur la touche et subit des menaces.
Après plusieurs alertes, un soir qu’il rentre chez lui, il est victime d’une violente agression qui le plonge dans le coma.
Bouleversé par l’événement et par son impossibilité de faire face à la somme astronomique qui sera nécessaire pour remodeler le visage de son fils, Juan, chef d’une petite entreprise en difficultés, va-t-il tout mettre en œuvre pour retrouver les coupables ?
Le traitement du film, sa construction sauvent de peu les sujets rebattus du jeune homosexuel mis au rancart par ses amis et connaissances, du moment qu’il est découvert, de l’homophobie primaire et de l’extrême violence dont peuvent faire preuve des individus qui nient aveuglement le droit à la différence.
Dans sa première moitié du récit, quand Pablo est présenté dans le contexte familial et au milieu de ses amis, le film installe une atmosphère convaincante.
Les relations d’amitié qu’il entretient avec une jeune fille amoureuse de lui, même si elle connaît ses penchants homosexuels, sont l’occasion de séquences d’une grande vérité entre tendresse mutuelle et fous rires adolescents.
Le personnage du père échappe aux clichés habituels. Cet homme qui a élevé seul son fils, directeur d’une petite fabrique de mannequins de vitrines, est un être fatigué qui s’est sans doute toujours caché à lui-même la préférence sexuelle de son fils.
Alex Anwandter distille alors dans son récit les signes d’une menace qui pèse sur Pablo. Ceux qui étaient les amis de l’adolescent vont lui devenir hostiles du moment qu’ils surprennent son goût pour le travestissement. Et Pablo va devenir une victime.
L’agression survient alors qu’elle menaçait depuis un moment.
Et dès lors le film prend une voie narrative inattendue…
Les sujets que traite le film demeurent intacts mais le comportement du père affaibli par la lourdeur de ce qui lui arrive et un dénouement ouvert mais frustrant laissent sur un impression d’inachevé quand on aurait souhaité une conclusion au récit.
Pablo ne sera-t-il vraiment plus jamais seul ?
Francis Dubois
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