Amanda et Jake ont vingt ans. Ils sont très amoureux, confiants en l’avenir jusqu’à l’insouciance. Ils ont pris la décision d’aller vivre à Los-Angeles.
Elle est issue de la petite bourgeoisie, lui vient d’un milieu moins aisé.
Le voyage en voiture jusqu’à Los Angeles est un enchantement de chaque instant mais leurs premières vingt-quatre heures dans la ville rêvée seront ponctuées de mauvaises surprises qui les confrontent à une réalité qui risque de faire chanceler à la fois leur espoir de tout conquérir et un amour qui est peut-être plus fragile qu’il n’y paraît.
Hanna Laboul avait enseigné le français à l’Alliance Française de Los Angeles avant de collaborer en tant qu’assistante de production pendant que Marco La Via assurait la direction artistique de vidéos publicitaires.
En 2015, ils réalisent ensemble un court métrage « Diane from the moon » qui s’attache au parcours d’une femme transgenre en rupture amoureuse.
C’est dès cette période qu’ils entament l’écriture du scénario de « Nous, les Coyotes » .
La rencontre de Marco avec Quentin Dupieux dont il devient l’assistant et un contact avec la société de production Noodles qui leur permettra de croiser le producteur Raphaël Gindre seront déterminants pour l’élaboration du projet.
Le charme que dégage « Nous les coyotes » reste constant de bout en bout. Il imprègne autant les moments d’euphorie que les moments de découragement.
Il tient à l’écriture précise et efficace du film, au regard juste et sans concession que les deux réalisateurs portent sur les protagonistes, sur les situations contrastées où leurs déambulations les amènent et sur des dialogues ciselés.
Le charme provient aussi d’un casting parfait : Morgan Saylor n’est pas une gravure de mode. Elle est une comédienne capable d’allier à une sorte de rudesse de caractère une grande subtilité de jeu.
McCaul Lombardi est une sorte de chien fou dont la préoccupation essentielle est de mordre à pleines dents dans le vie. Il ajoute à l’engouement de ses vingt ans une présence forte et charismatique ;
Le duo qu’ils composent est magnifique.
On pourrait penser, tant ils dégagent ensemble d’énergie et de liberté, que ce soit dans l’euphorie ou dans les moments de découragement, que Hanna Laboul et Marco La Via, leur ont laissé la bride sur le cou pour jouer des situations face auxquelles ils n’auraient pas la maturité, qui sont tour à tour des moments de souffrance, de joie qu’ils assument seuls, conscients peut-être que leur amour sur lequel ils construisent leur avenir est à peine naissant et fragile.
Quand le fil du bonheur est sur le point de casser, ils ne sont plus que ce qu’ils sont : deux enfants tour à tour heureux ou perdus…
Un très, très beau film. Les premiers pas sur le chemin de la vie de deux êtres inconscients mais confiants…
Francis Dubois
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