Sachi, Yoshino et Chika sont trois sœurs qui vivent ensemble à Kamakura, dans la grande maison familiale dont elles ont hérité.

Après concertation, par pur sens du devoir, elles décident de se rendre aux obsèques de leur père qui les avait abandonnées autrefois et qu’elles n’ont pas revu depuis des années.

A cette occasion, elles font la connaissance de Suzu, leur demi-sœur, une gamine de quinze ans au caractère bien trempé.

Au moment de leur départ, sur le quai de la gare, elles proposent à l’adolescente de venir vivre avec elles, à Kamakura.

Celle-ci accepte immédiatement. Elle ne tardera pas à les rejoindre et à vivre en harmonie avec elles.

Cinéma : Notre petite soeur
Cinéma : Notre petite soeur

Le début du travail d’adaptation du premier tome du roman graphique d’Akimi Yoschida «  Umimachi Diary  » qui avait d’entrée fasciné Kore-Eda Hirokazu, remonte à 2012.

A première vue, ce manga est un drame familial émouvant mais, à y regarder de plus près, l’histoire en est bien plus nuancée.

Suzu a-t-elle toujours été certaine que c’est sa naissance qui a été source de souffrances pour les membres de la famille dispersée ?

Les trois sœurs nourrissaient-elles des à-priori à son sujet ?

C’est à partir de ces deux questionnements que Kore-Eda Hirokazu a construit la trajectoire d’une année, en marquant nettement chacune des saisons, au cours de laquelle, aidées par la présence positive de Suzu, les quatre protagonistes se retrouvent vraiment, règlent de vieux résidus conflictuels pour s’épanouir dans l’accomplissement d’une vraie famille.

Le type de narration qu’a choisi Kore-Eda Hirokazu s’épanouit dans une fluidité telle qu’on pourrait reprocher à l’histoire qu’il nous narre de donner parfois dans un certain angélisme.

Si les personnages de quatre sœurs révèlent à l’occasion des faiblesses, si des conflits peuvent naître entre elles, le quatuor retrouve très vite l’harmonie qui caractérise leurs relations.

«  Notre petite s œur  » est un film charmant, doux et l’accumulation de joliesse, de bons sentiments et d’harmonie entre les protagonistes joue sans cesse en faveur du film.

Le bon dosage d’esthétisme, une image soignée, des costumes recherchés et l’association de quatre comédiennes qui rayonnent de douceur sont sans doute les ingrédients qui font la réussite du film.

Kore-Eda Hirokazu ne rechigne pas pour accompagner les premiers émois amoureux de Suzu de faire aller le vélo où sont montés les jeunes gens sous une profusion de cerisiers en fleurs et la séquence, plutôt que de sombrer dans la mièvrerie, devient un vrai enchantement.

« Notre petite sœur  » est un ravissement de bout en bout et cela, même si, derrière l’harmonie qui régit les relations à l’intérieur de la fratrie, existent la réalité d’une coexistence au quotidien et ses inévitables et salutaires tentions.

Un film d’une grande fraîcheur. La distribution est magnifique. Les paysages de toute beauté. On en ressort à la fois revigoré et alangui !

Francis Dubois


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