Au cours d’une même journée à Manhattan, les déboires de cinq personnes. Cinq histoires individuelles qui ne se chevauchent jamais.
Benny, grand amateur de vinyles collectors doit récupérer un exemplaire rare d’un enregistrement de Charlie Parker. Mais il doit, dans le même temps, assister Ray son colocataire qui ne se pardonne pas d’avoir, par mesure de vengeance, mis en ligne des photos de sa copine posant dans le plus simple appareil.
Pour Claire, chroniqueuse judiciaire débutante, c’est la première journée sur le terrain aux côtés de Phil dont les méthodes sont parfois douteuses pour obtenir un scoop.
L’enquête qu’ils suivent va les conduire jusqu’à Jimmy, un horloger qui pourrait bien détenir sans le savoir, les preuves d’un meurtre.
Wendy est une très jeune étudiante déjà revenue de tout. Elle tente de convaincre sa meilleure amie qu’idéaux féministes et désirs sexuels ne sont pas incompatibles.
On est ici dans le film choral classique à la différence près que les protagonistes vivent des histoires séparées et que les récits ne se croisent jamais.
C’est à la fois une qualité car le film échappe ainsi à un genre qui a fait fureur pendant une décennie ; mais on ne peut s’empêcher de se questionner sur le lien qui pourrait relier ces histoires, ces personnages.
Dustin Guy Defa, en tant que réalisateur de courts métrages, avait écrit des histoires distinctes qu’il a l’idée de rassembler pour en faire un long métrage.
Et, plutôt que de les faire se connecter entre elles,il allait au contraire réaliser des petits films indépendants aux atmosphères contrastées, avec des personnages aux antipodes les uns des autres.
Les seuls points communs qu’on pourrait trouver entre ces courtes histoires est qu’elles partagent le ton particulier de la comédie new-yorkaise et que les récits sont soumis à une unité de temps, une journée new-yorkaise au cours de laquelle les protagonistes sont à la recherche d’une même chose.
Le film atteint son but de rendre indépendante chacune des histoires dans la mesure où très vite, puisqu’elles reposent sur des univers contrastés, on abandonne l’idée selon laquelle les personnages pourraient se rencontrer, les cheminements pourraient se croiser.
A un récit intimiste succède une enquête policière et une histoire d’escroquerie qui donne lieu à des séquences de poursuite complètement inédites puisque les poursuites se se font pas en voitures mais à vélo.
Et c’est dans la dernière partie de « Manhattan stories» que les jeux de contrastes, ajoutés les uns aux autres, finissent pas former une harmonie.
Un film léger qui ne dépasse pas les limites du divertissement.
Mais le temps qui passe, la solitude ou la construction et les tourments de l’amitié sont des thèmes intemporels que le film de Dustin Guy Defa aborde à sa façon, sans avoir trop l’air d’y toucher.
Francis Dubois
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