« Liz et l’oiseau ble u » raconte la délicate histoire d’amitié entre deux lycéennes Nozomi et Mizore toutes deux musiciennes aussi proches qu’elles sont différentes. Nazomi est une jeune fille extravertie très populaire auprès de ses camarades de classe et une flûtiste très douée. Mizore qui est timide et toute en retenue, joue avec talent du hautbois.
Très proches l’une de l’autre pour l’instant, Mizore craint que leur dernière année au lycée, entre admiration et rivalité musicale, ne vienne sonner le glas de leur histoire d’amitié.
En attendant, les deux amies se préparent à jouer en duo à l’occasion de la compétition musicale du lycée. Quand l’orchestre commence à travailler sur « Liz et l’oiseau bleu » les deux amies voient dans cette œuvre bucolique, le reflet de leur propre histoire. La réalité va-t-elle rejoindre le fil du conte ?
Le film de Yaoko Yamada fonctionne sur un déséquilibre, celui créé par les personnalités contrastées des deux personnages et contrebalancé par la douceur qui émane d’un graphisme doux au trait fin et précis, de la fluidité de la construction dramatique et d’un travail autour de la palette des couleurs qui reflète l’impression de la fragilité et de la fugacité du récit.
« Liz et l’oiseau bleu » devait à la fois respecter l’esprit du conte, ses codes et contenir dans son déroulement une impression de danger qui menace la longévité de l’amitié entre les deux jeunes filles, la présence de sentiments ordinaires, d’une rivalité qui affleure tour au long du récit et qui pourrait mettre en péril les sentiments qui les unissent.
La palette des émotions, le moindre mouvement de sentiments, le fil des pensées passent par le travail sur le regard des personnages et Futoshi Nishiya a donné avec le trait fin des dessins au récit, un caractère raffiné et un effet d’un constante « fraîcheur » narrative.
On pourrait faire l’impasse sur ce film si on s’en tient à la douceur du dessin où l’on peut voir de la mièvrerie, au pastel des images qui pourrait venir confirmer cette impression, mais ce serait passer à côté d’un film porteur d’un message universel, d’une parenthèse qui trouve sa place entre réalisme et conte de fée.
Ravissant mais pas seulement…
Francis Dubois
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