Au lieu d’être libérés à la fin de la seconde guerre mondiale, de jeunes prisonniers allemands à peine sortis de l’adolescence, sont retenus par l’armée danoise.

Alors qu’ils sont inexpérimentés, leur mission va consister à désamorcer les milliers de mines restées enfouies sous le sable, le long des plages.

Pour eux qui pensaient retrouver leurs familles, la guerre est loin d’être terminée.

Inspiré de faits réels « Les oubliés» revient sur cet épisode tragique et méconnu de l’histoire de la guerre 39-45 qui concernera des milliers de prisonniers.

Cinéma : Les oubliés
Cinéma : Les oubliés

Martin Zaudvliet s’empare du sujet de façon frontale en rendant compte de l’autorité sans répit d’un officier qui a quartier libre pour commander à une douzaine de très jeunes gens doublement pénalisés en cette fin de la guerre mondiale.

Premier coup dur pour ces garçons à peine sortis de l’adolescence : ils ne seront pas libérés ainsi qu’ils l’espéraient et sont réquisitionnés par l’armée danoise.

Autre évidence : leur mission dont ils ne savent pas quelle en sera la durée, consistera à déminer les plages, un exercice délicat, d’autant plus dangereux qu’ils sont inexpérimentés et soumis à une cadence, à un rendement quotidien, difficilement réalisables..

«Les oubliés » renvoie à toutes les atrocités guerrières passées et à toutes celles qui se produisent actuellement partout dans le monde. Il questionne sur les raisons pour lesquelles l’homme, animé par quelles sombres motivations, peut se montrer aussi cruel avec son semblable, sur ce qui peut expliquer autant d’acharnement à soumettre l’autre, à l’humilier.

De séquence et séquence, le quotidien des jeunes prisonniers s’avère de plus en plus difficile et pour eux les épreuves se multiplient. Les conditions de vie sont inhumaines. Car en plus du déminage des plages qui les expose à chaque instant à l’amputation d’un membre ou à la mort, ils vivent dans la plus grande précarité, sont très peu alimentés et soumis aux volontés d’un véritable tortionnaire.

Mais dans la seconde partie du film, surviennent des nouveaux éléments : certains parmi les jeunes prisonniers se rebiffent et la légitimité de leur opposition à une autorité aveugle fait légèrement vaciller l’officier dans ses certitudes et dans sa cruauté.

Il s’ensuit une amélioration des conditions de vie pour le groupe et la mise en place d’un dialogue désormais possible.

Mais ce relâchement dans le commandement n’est pas du goût des autorités supérieures et c’est lorsque l’officier devient lui-même l’objet de menaces puis de représailles de la part de sa hiérarchie qu’il prend conscience de ce qu’il a fait subir pendant des mois aux jeunes gens dont il avait la charge.

Et c’est ainsi qu’il en arrivera même à la désobéissance et à une décision qui risque d’être pour lui, lourde de conséquences.

«Les oubliés » est un film d’une très grande force. Un film qui ne « mâche pas ses images » en totale résonance avec la souffrance des peuples partout dans le monde où règne un régime totalitaire. Et les pratiques aveugles qui vont avec…

Francis Dubois


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