Maël est un artiste peintre sans papiers, Adrien est luthier et musicien. Eux et d’autres résidents de tous crins et venus de tous les horizons ont donné naissance à une utopie moderne en plein cœur de Paris, dans les locaux désaffectés de l’ancien hôpital Saint Vincent de Paul.

Ils ont créé un village solidaire regroupant près de deux mille personnes « Les Grands Voisins ».

A travers leur trajectoire et celles des membres fondateurs du lieu, le film de Bastien Simon interroge le désir et la capacité à inventer d’autres manières de vivre ensemble.

Même si chacun sait que « Les Grands voisins » est une structure éphémère qu’au bout de deux années de vie commune, il faudra plier bagage, l’engagement de chacun est total.

Qu’y a-t-il à retenir de cette expérience collective ? «  Les Grands voisins  » pourra-t-elle perdurer, essaimer, résonner ailleurs ?

Cinéma : Les grands voisins
Cinéma : Les grands voisins

Bastien Simon a visité les locaux vacants de l’ancien hôpital Saint Vincent de Paul alors qu’il était un lieu à l’abandon.

Quand il s’y est installé, le lieu était en friche mais il servait déjà d’hébergement d’urgence et il était demandé à ceux qui désiraient rentrer au «  Grands Voisins  » d’avoir un projet.

Pour Bastien Simon, le projet serait de recueillir les témoignages de ceux qui y étaient déjà. Plutôt que de s’en tenir à faire des photos, il a pris une camera et s’est donné comme objectif de faire un film par mois, une sorte de carnet de bord qui a débouché sur une série réalisée sur l’année 2016. Le film ne rentre pas dans l’intimité des hébergés pas plus que dans leurs chambre pour éviter de tomber dans le danger du voyeurisme.

Les portraits sont intimes mais dans la retenue. Le tournage et, par la suite le montage, sont restés dans une distance respectueuse.

La particularité de ce tournage tient au fait qu’il allait se dérouler dans l’urgence puisque il était soumis à un calendrier au terme duquel l’établissement allait disparaître physiquement en vue d’une reconversion et qu’au fur et à mesure que la date de fin approchait, plus le besoin de tester d’autres pistes se faisait sentir.

Plus que des personnages principaux auquel le récit s’attache plus particulièrement, Maël et Adrien sont des points d’attache dont on peut suivre l’évolution psychologique sur deux années et avec eux, l’évolution du groupe formé par les personnages privilégiés et récurrents.

Le choix des personnages récurrents du film s’est fait en fonction des affinités mais également, comme c’est le cas avec le choix d’Adrien parce qu’il était le plus porteur d’une parole politique ou de Kamel du PC sécurité parce qu’il a un passif de cité et qu’il est l’exemple de celui qui en est sorti et dont le propos est réfléchi et construit.

Aujourd’hui «  Les Grands voisins  » ont fermé leurs portes mais il reste présent l’impact positif de cette expérience…

Francis Dubois


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