Qu’on ne se méprenne pas. « Le teckel  » n’est pas un film sur les chiens ou à propos de la race citée dans le titre et le teckel du film, s’il est présent à l’image dans le premier et le dernier des quatre volets qui composent l’ensemble, est peu présent ou complètement absent des autres.

Un père offre à son jeune garçon un chien de compagnie mais celui-ci s’avère très vite plus sale et dévastateur qu’il n’est agréable.

On décide donc d’anesthésier la petite bête mais au moment fatidique de l’intervention, l’assistante du vétérinaire s’échappe en emportant le chien qu’elle sauve ainsi de la mort…

C’est le début de la seconde histoire mais le teckel qui fait le lien entre les quatre vignettes n’est plus là que comme prétexte aux enchaînements jusqu’à la dernière séquence où, sous le nom de cancer, il est devenu l’animal de compagnie d’une dame qui, très malade, vit les derniers moments de son existence.

L’animal connaîtra une fin tragique, puis une sorte de résurrection.

Cinéma : Le teckel
Cinéma : Le teckel

On est d’abord un peu désappointé par la construction et la matière du film.

A un premier chapitre dont l’intrigue linéaire laisse supposer un film dans la pure tradition des films à sketches, le film bifurque tout à coup vers une toute autre histoire d’inspiration contrastée.

Et ce sont ces changements d’atmosphère, ces personnages disparates et le peu de parenté narrative entre les différentes séquences qui provoquent un intérêt grandissant avant de rejoindre toutes les caractéristiques des film de Todd Solondz, vif, tragique avec des personnages familiers mais légèrement décollés de la réalité.

Les variations d’inspiration de l’un à l’autre des quatre volets qui composent le film, tout comme les différentes colorations narratives qui les différencient, entretiennent un intérêt constant, une espèce de curiosité à découvrir avec l’image suivante dans quelle nouvelle direction va nous entraîner la prochaine articulation.

Mais l’originalité n’est pas seulement dans les nouvelles surprises que réserve le scénario, dans la singularité du propos, elle est également dans la somptueuse distribution du film qui regroupe tant des acteurs coutumiers de la comédie que d’autres plus habitués à apparaître dans des comédies dramatiques ou des drames.

« Le teckel  » est une parenthèse singulière, originale, tour à tour lancinante et passionnante que des détours narratifs conduisent le plus souvent où on ne l’attend pas.

On ressort de la projection dans un état de questionnement, puis, comme si le puzzle se mettait en place, au bout d’un moment, conquis.

Le film qui était présenté en sélection officielle au Festival de Deauville, y a été très remarqué et a obtenu le Prix du Jury et le Prix Révélation.

Francis Dubois


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