Issu d’un milieu modeste, Brahim est au faîte de sa carrière d’humoriste. Ses sketches sur le milieu maghrébin ne cessent de séduire un public à chaque fois plus nombreux et enthousiaste.

Sa réussite professionnelle et sa rencontre avec Linda le comblent de bonheur.

Mais alors qu’il doit s’atteler à son prochain spectacle et renouveler l’esprit de ses nouveaux sketches, il est sollicité par un manager avec qui il est tenté de travailler.

Mais que deviendrait alors Mourad son grand frère qui l’a accompagné depuis ses débuts mais qui, ivre du succès de Brahim, devient de plus en plus incontrôlable ?

Si l’échec est redoutable et peut coûter cher, Brahim va devoir payer un tribut encore plus lourd au succès….

Cinéma : Le prix du succès
Cinéma : Le prix du succès

Teddy Lussi-Modeste vient d’une famille appartenant aux gens du voyage. En 2011, cet ancien étudiant de la Fémis avait réalisé « Jimmy Rivière » un premier long métrage remarqué dont le personnage central était un jeune gitan qui, sous la pression de son milieu, se convertissait au pentecôtisme et du même coup, abandonnait la boxe et s’éloignait de la jeune fille dont il était amoureux…

Il y a dans son nouveau film « Le prix du succès» un indéniable air de parenté avec son premier long métrage, une fidélité à un style cinématographique, mais cette fois ci, sa réalisation est plus ambitieuse, plus ample, même si le sujet demeure par de nombreux côtés dans une tonalité intimiste.

Sans doute, Teddy Lussi-Modeste a-t-il bénéficié cette fois de moyens plus importants et d’une plus grande liberté pour mener à bien son projet.

Mais pour autant, le réalisateur n’a pas perdu son âme.

Il réalise un film sincère dans une couleur qui frôle parfois le thriller, mais qui, jouant sur les contrastes, peut passer d’une peinture juste et touchante de la famille maghrébine à l’univers des films noirs avec ses «gros bras» amateurs de castagne et de règlements de compte musclés.

Ici, obéissant à la règle du genre, le scénario déborde parfois les limites du «film d’auteur» pour s’autoriser quelques séquences violentes.

Mais le film de Teddy Lussi-Modeste qui a pour toile de fond, les coulisses de la scène et du show-biz est surtout l’histoire de deux frères qui, en dépit de leurs personnalités contrastées, sont liés par de profonds sentiments.

Brahim est un bon garçon généreux, enjoué, parfois presque naïf, souvent débordé par son succès alors que Mourad est une grande gueule, prompt à s’enflammer, très à l’aise dans le luxe et la vie facile qu’offre le succès.

La distribution de « Le prix du succès» est remarquable. Elle l’est jusque dans les seconds rôles ou les simples apparitions. Mais il faut saluer la composition (comme à chaque fois) de Tahar Rahim qui depuis « Un prophète» , à quelques titres près, a su faire de bons choix et travailler avec des réalisateurs exigeants.

Roschdy Zem, toujours étonnant, est le parfait interprète de la tête brûlée qu’est le grand frère incontrôlable.

Maïwen, trop rare à l’écran, campe une Linda discrète et rayonnante.

Il faut saluer le retour à l’écran de Grégoire Colin qui, en quelques scènes, impose le personnage d’Hervé, le bon génie de Brahim.

Si on aime les histoires solides, les scenarii rigoureux, les mises en scène efficaces on sera conquis par ce « Prix du succès»

Francis Dubois


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