Spirou est un enfant inventif qui, à l’image de tous les membres de sa famille, se destine à embrasser une carrière de groom, ce qui ne l’enchante pas.
Lorsque sa mère lui signifie qu’à la prochaine rentrée, il intégrera l’école qui le formera à son futur métier, il rameute sa bande de copains et trouve le bon moment pour déclarer sa flamme à la belle Suzette avant que l’année scolaire ne s’achève.
En même temps qu’il lui avoue son amour, il lui promet une très belle et grande aventure qui fixera à jamais leur engagement.
Le jour venu, les voilà partis pour un voyage tumultueux et plein d’imprévus….
N’était-ce pas une tentative perdue d’avance que le projet d’adapter sous la forme d’une fiction avec personnages réels, les aventures de Spirou ?
Spirou est un personnage mythique de la BD qui n’a aucune résonance avec la période actuelle et il s’agissait donc de raconter une histoire intemporelle et forcément démodée.
Le Spirou de Nicolas Bary n’atteint pas vraiment son but malgré ses séquences finales plutôt bien menées et un «monsieur Mégot» magnifiquement interprété par François Damiens, le seul de la distribution du film qui donne une vraie dimension «BD » à son personnage.
L’incarnation de tous les autres n’atteint pas l’objectif et le jeune comédien qui joue Spirou manque de cette candeur et de cette malice naturelle qui marquaient le personnage. Spirou a accompagné nos enfances mais n’a sans doute plus beaucoup d’écho aujourd’hui chez les générations nourries à «internet» et aux «réseaux sociaux».
Du coup, les aventures de Spirou risquent de ne s’adresser qu’à une tranche d’âge, réduite autour de six-dix ans, une génération pas encore totalement pervertie par une pratique trop engagée et ravageuse des technologies modernes.
Ceux-là qui ne feront, âge oblige, pas référence au héros des BD de l’époque, verront dans le film, un conte hors de tout contexte daté, les aventures jolies d’un petit garçon amoureux de la jolie Suzette et qui inventera pour l’élue de son cœur, avec la complicité de quelques adultes et de ses copains, un voyage fantastique avec les moyens du bord détournés.
Et qui ne verront par malice dans les personnages éteints alors qu’ils auraient dû être hauts en couleur, de « L’angélusse» de « Mademoiselle Chiffre » de « Grand Papy» ou de «Maman» lourdement jouée par une Natacha Regnier peu inspirée par les choses de la comédie…
Francis Dubois
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