Jean, un acteur vieillissant, est en tournage dans la sud de la France, une région où il a séjourné autrefois et avec laquelle il a gardé des liens.
Lorsqu’on lui annonce que la réalisation du film est suspendue pour plusieurs jours, il décide de rendre visite à une vieille amie et, non loin de là, s’introduit clandestinement dans une maison à demi abandonnée dans laquelle vivait autrefois Juliette qui fut le grand amour de sa vie.
Or, une bande d’enfants et adolescents, apprentis cinéastes, découvrent au même moment la même demeure en laquelle ils voient le décor idéal de leur prochain film d’horreur artisanal.
Jean et le groupe d’enfants vont fatalement se rencontrer.
Mais Jean acceptera-t-il de jouer dans le film des enfants qui, quand ils découvrent qu’il est acteur, le sollicitent pour tenir un rôle ?
En 2012, Nobuhiro Suwa rencontre pour la première fois, au Festival de La Roche-sur-Yon, Jean-Pierre Léaud. Tous deux y sont présents pour un rétrospective de leurs films. Pour Nobuhiro Suwa, Jean-Pierre Léaud, est une personnalité importante du cinéma et l’envie récurrente du cinéaste japonais de réaliser un film un jour avec lui se trouve renforcée au moment de leur rencontre quand il mesure la puissante poésie cinématographique de l’acteur mythique de la nouvelle vague.
Ils évoquent à peine un projet commun qui hantera celui dont le désir était de capturer la présence de l’acteur avec une caméra.
Le projet que Nobuhiro avait en tête était mince. Il tenait au départ en une simple image : Jean Pierre Léaud en présence d’une femme. Mais cette femme dans l’image, avait une particularité : c’était un fantôme.
Le projet prend forme. Le sujet de la mort s’installe. C’est un thème cinématographique qui plaît à Jean-Pierre Léaud qui a ses avis sur la question mais à la condition que la mort soit couplée avec l’affirmation de la vie. C’est alors que se greffe au sujet, cette histoire d’un groupe d’enfants apprentis cinéastes qui réalisent avec infiniment de sérieux mais avec beaucoup d’innocence, un film avec des fantômes.
Le vieil acteur, qui dans le rôle qu’il interprète vit les moments qui précèdent la mort, va retrouver à l’occasion d’une suspension de tournage les fantômes de son passé dans une vieille maison où vécut la grand amour de sa vie, que les enfants cinéastes découvrent et qu’ils désirent choisir comme le décor de leur film avec des fantômes…
« Le lion est mort ce soir » est un film lumineux qui met face à face un Jean-Pierre Léaud immense d’inventivité de jeu, un groupe d’enfants remuants, inventifs, terriblement investis, sérieux vis a vis de leur projet, aussi joyeux que candides.
Le film est l’occasion de retrouver Jean-Pierre Léaud (la malice du réalisateur lui fait rencontrer une vieille amie interprétée par Isabelle Weingarten qui fut une de ses partenaires dans « La maman et la putain ») dans un film éclatant, à peine étrange et d’entrer dans la passion que de jeunes enfants se découvrent pour le septième art.
A voir.
Francis Dubois
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