Chaque été, plus de deux mille personnes venues de toute l’Europe, affluent dans un village au fond de la campagne française pour participer à un grand bal.

Pendant sept jours et huit nuits, ils dansent sans s’arrêter jusqu’à n’en plus pouvoir, jusqu’à l’ivresse, et jusqu’à perdre la notion du temps.

Il ne s’agit pas d’un marathon puisque les participants ne sont soumis à aucune contrainte, qu’il n’y a aucun enjeu, que le seul plaisir de danser donne l’élan et l’endurance.

Cinéma : Le grand bal
Cinéma : Le grand bal

Laetitia Carton n’a pas connu l’époque des bals mais sa grand mère lui racontait qu’elle dansait jusqu’au petit matin, ces nuits passées dans l’ivresse du mouvement, de la musique et l’enthousiasme qu’elle mettait dans ses récits ont amené la cinéaste à se pencher un peu plus sur ce divertissement.

Son premier bal trad dans un petit village auvergnat a été pour Laetitia Carton une vraie révélation. C’était dans une grange pleine à craquer avec des vrais musiciens sur scène.

Des centaines de personnes et parmi eux beaucoup de jeunes prenaient un vrai plaisir à être ensemble à danser sur des musiques anciennes bourrée, scottish, polka, mazurka jusqu’au petit matin.

Ce divertissement hors mode pourrait paraître désuet mais des éléments lui apportent une réalité bien actuelle : le nombre de jeunes gens parmi les participants et l’évident plaisir qui se lit sur les visages, un enthousiasme évident qui annule toute coloration franchouillarde rétrograde.

La bonne humeur l’emporte sur tout le reste et face au plaisir qu’affichent les participants on ne peut qu’adhérer au charme de cette manifestation qu’on aurait pu voir comme un divertissement d’un autre temps.

Le film donne à vivre un véritable tourbillon où on se laisse prendre sans s’interroger. Une impression que vient renforce une caméra extrêmement fluide qui privilégie à l’image, ponctuellement, un couple de danseurs jusqu’à les fixer en mémoire jusqu’à ce qu’on les retrouve une autre fois de façon fugitive.

Et cette familiarité avec certains participants ajoute à la douceur des mouvements presque berçants de la caméra.

« Le grand bal  » apparaît comme une parenthèse ouverte au milieu d’un monde maussade, un îlot provisoire privilégié.

Ce film de pur divertissement est un vrai régal.

Francis Dubois


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