Alors qu’il rôde autour des pistes de course automobiles et passe pour un marchand de voitures, Gino croise la route de Bénédicte, une jeune femme pilote promise à une belle carrière de championne.

Il l’aborde et le coup de foudre réciproque qui se produit dès le premier échange de regards s’avère très vite être, non pas le feu de paille qu’on pouvait attendre, mais une vraie et profonde passion.

Il sont jeunes, beaux. Ils aiment la vie de la même façon mais Gino cache un secret, un de ceux difficiles à avouer et qui peuvent mettre en danger sa propre vie et celle de tout un entourage.

Le mensonge de Gino pèse lourd sur l’idylle, mais même lorsqu’il est avoué et qu’il pourrait être perçu par Bénédicte comme une trahison, il ne représentera jamais un obstacle à leur passion amoureuse.

Et tous deux vont se battre envers, contre tout et contre eux-mêmes, pour garder profond et intact cet amour dont il ont la certitude.

Il faudra lutter contre la raison et contre leurs propres failles pour pouvoir rester fidèle à leur amour.

Cinéma : Le fidèle
Cinéma : Le fidèle

Le film commence par la rencontre de Gino et Bénédicte dans un climat glamour et dès les premiers moments, l’un et l’autre se présentent tel qu’en lui- même, avec une vérité, une sincérité dont ils ne démarqueront plus jamais.

Le ton de ces premières rencontres empreintes d’authenticité et qui marquent le départ d’un grand amour donnent au film sa ligne générale dont il ne démordra pas.

Dès la première séquence, le cliché de la découverte de l’autre est assumé avec des moments sublimes d’échanges et de plaisir entier.

Puis, lorsque se fait ressentir le poids du mensonge chez Gino et le temps des doutes chez Bénédicte, on entre dans le cliché des première fêlures, celui des premières ombres au tableau.

La période de turbulences répond à toutes les inquiétudes, à tous les dangers annoncés.

Il ne manque au thriller qui suit aucune mauvaise trogne, pas plus qu’il ne manquera des scènes de tabassage et poursuite en voiture.

Et lorsque la maladie et l’ombre de la mort entrent dans l’histoire, on est dans le cliché du mélodrame et dans les signes qui confirment que cette passion amoureuse était profonde et exemplaire.

Et cette accumulation de poncifs qui auraient pu mettre le film en danger tourne à son total avantage.

La force, la puissance pourrait-on dire – car le film a l’envergure du chef-d’œuvre -, est dans le fait que le réalisateur garde le cap et traite le cliché dans tous les genres cinématographiques que le film aborde, de la rencontre amoureuse jusqu’à la maladie, la mort et le sens de la parole donnée, avec une maîtrise, une virtuosité réjouissantes.

Michael K Roskam a trouvé en Mathias Schoenaerts (« De rouille et d’os» ) et Adèle Exarchopoulos («La vie d’Adèle» ) deux interprètes formidables qui contribuent, à la façon de s’emparer de leurs partitions, à apporter à ce film fleuve aux multiples facettes qui renoue avec les grandes fresques romanesques, des accents de futur grand classique .

Francis Dubois


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