Quelque part dans le monde où la guerre fait rage.

Philippe, un homme fasciné par le personnage et l’univers des films de Charlie Chaplin a fui Montréal pour un Ouest américain aussi sauvage qu’hypnotisant. Au cours de son périple, il découvrira que la cruauté de l’humanité ne se limite pas aux pays en guerre. Philippe va découvrir la face cachée du rêve américain.

La première image qui est venue à l’esprit du scénariste Simon Beaulieu est celle d’une silhouette chapelinesque déambulant dans un paysage d’une Amérique désertée. L’idée a grandi autour de cette image et le tournage s’est très vite imposé en dépit d’un maigre budget. Le film s’est fait dans un élan un peu adolescent.

Cinéma : Le déserteur
Cinéma : Le déserteur

«  Le déserteur  » s’ouvre sur une phrase optimiste extraite de «  Le dictateur » de Charlie Chaplin : «  On veut tous aider les autres. L’être humain est comme ça. On peut se faire du bien, dans ce monde il y a de la place pour tout le monde. » que le récit qui suit ne cesse de démentir pendant une heure et demie. A l’inverse de cette ouverture généreuse et utopique, le film développe l’idée que l’humain est violent malgré tout et qu’il est hanté par un besoin viscéral de pouvoir. Car il y a de toutes parts des forces obscures qui agissent contre les bons sentiments, les bons comportements.

Le Philippe du «  Déserteur  » entame un parcours initiatique au cours duquel il va croiser des personnages de nature contrastée dans des décors et des univers libres, détendus ou au contraire sombres et oppressants. Sur les chemins qu’il emprunte il va connaître le meilleur des rapports humains, essuyer violence et cruauté et connaître la lutte d’une Amérique lumineuse contre son double sombre.

A l’origine du projet, «  Le déserteur » devait se dérouler pendant la première guerre mondiale mais l’idée a été abandonnée pour des raisons de budget.

Même si les choix esthétiques le rattachent à une période passée, et s’il échappe à des repères spatiaux et temporels, le film de Maxime Ginoux parle d’aujourd’hui.

Cette œuvre très personnelle, sans concession, autant dans son propos que dans son traitement et sa construction, apparaît comme un OVNI dans le paysage cinématographique actuel.

Les interrogations qu’ont peut avoir à propos de la démarche artistique de Maxime Ginoux, du charme envoûtant de l’image et des atmosphères pourraient déboucher en conclusion que l’aventure de Philippe pourrait être un rêve.

Les spectateurs curieux qui iront voir le film auront peut-être chacun leur propre réponse…

Francis Dubois


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