Giovanni est un expert en vins. Il a quitté des fonctions importantes dans la banque pour se consacrer à ce qui est devenu une véritable passion, la dégustation des crus et le plaisir d’identifier les millésimes exceptionnels.

Toujours à la recherche de la bouteille rare qui enrichira un peu plus sa cave sublime, il hante les salles de vente spécialisées Mais ces acquisitions onéreuses ne sont pas toujours du goût de sa femme à qui la passion de son mari échappe.

Or un jour, Giovanni est arrêté par la police à son domicile : il est soupçonné d’avoir assassiné son épouse.

C’est alors que sa passion dévorante pour le vin prend une dimension encore plus intense.

Cinéma : le crime du sommelier
Cinéma : le crime du sommelier

Ferdinando Vicentini Orgnani a grandi dans une famille d’exploitants viticoles. Il a longtemps vécu au rythme des rituels saisonniers de la vigne.

Il a choisi, pour réaliser le film sur le sujet qu’il avait en projet depuis des années, d’adapter «  Vino Dentro  » un roman de Fabio Narotta dont l’histoire est largement inspirée du mythe de Faust.

Sa réalisation joue le grand écart entre des genres différents voire contrastés, dont on pouvait craindre que le liant serait difficile à fonctionner.

« Le crime du sommelier  » est à la fois l’histoire d’une passion dévorante, un sujet grave, l’histoire d’un crime et d’une enquête policière et une comédie pouvant aller jusqu’aux limites du burlesque.

Ferdinando Vicentini reprend, en mêlant les genres, la tradition de la comédie italienne quand elle était à son apogée, fondée sur la méchanceté, voire la cruauté.

Le déroulement narratif brouille les pistes, multiple les personnages et par le biais du flash-back- souvenir, révèle les deux facettes du personnage de Giovanni.

Au lieu de disperser, comme il était à craindre, les différentes strates du film, le parti pris de jouer sur plusieurs tableaux intervient en faveur d’une cohérence narrative singulière, parfois acrobatique mais toujours passionnante.

Le récit trouve un rythme dans une continuation saccadée et le film prend l’allure définitive d’une fantaisie réjouissante qui opte pour la forme au détriment du fond.

Dès lors, on n’a plus qu’à se laisser porter au gré d’une histoire rocambolesque, inventive et dont les audaces sont agrémentées par une bande-son magnifique et par la présence d’actrices de toute beauté dont la participation n’est cependant pas que… décorative.

Un film à découvrir et qui vient enrichir, dans une belle diversité, la renaissance du cinéma italien dont on disait, il y a peu de temps, qu’il était agonisant.

Francis Dubois


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