Masato, jeune chef de ramen au Japon, a toujours rêvé de se rendre à Singapour pour retrouver le goût des plats que lui cuisinait sa mère quand il était enfant. Alors qu’il n’entreprend qu’un simple voyage culinaire, il découvre une situation familiale complexes, des secrets familiaux profondément enfouis. Son objectif désormais sera de trouver la recette qui concilierait les souvenirs du passé et aplanirait les tensions qui ont opposé autrefois des membres de sa famille.

Cinéma : la saveur des ramen
Cinéma : la saveur des ramen

Pour Eric Khoo qui se réfère à l’historien Ben Rogers, la nourriture est, « après la langue, le marqueur le plus fort d’une identité culturelle».

Il pense de plus que la cuisine est un facteur de rapprochement des gens en toute circonstance.

C’est ainsi que sur le projet de « La saveur des ramen » qu’il s’apprêtait à écrire selon ses convictions, allait se greffer la célébration des cinquante ans de relations diplomatiques entre le Japon et Singapour. Les deux pays sont réputés pour l’importance qu’ils portent à la nourriture et pour toutes les histoires qui se rapportent au sujet.

Le choix du sujet du film s’est alors porté sur deux plats extrêmement populaires et appréciés ; le bak kut teh pour Singapour et les ramen chez les japonais.

Il s’agissait dans un cas comme dans l’autre, de plats qui revenaient peu cher, accessibles aux foyers les plus modestes, riches en protéines et qui, de plus étaient devenus des emblèmes de leurs pays d’origine.

Masato, le personnage central de « La saveur des ramen » est né d’un père japonais et d’une mère singapourienne

C’est à la mort de sa mère qu’il décide de partir pour le Japon et ce voyage qu’il entreprend en souvenir de celle-ci va faire la lumière sur tout un pan de l’histoire de sa famille qu’il ignorait.

Car même si aujourd’hui, le Japon et Singapour entretiennent de bonnes relations, le souvenir reste douloureux pour les singapouriens les plus âgés qui ont du mal à oublier la souffrance qu’ils ont endurée pendant l’occupation japonaise à l’époque de la seconde guerre mondiale.

Masato se révèle comme une victime collatérale de cette situation quand il découvre les relations tendues qui existaient entre son père japonais et sa grand mère singapourienne, ces derniers ne s’étant jamais pardonnés les anciens désaccords.

Sur le sujet, Eric Khoo aurait pu réaliser un film grave.

Mais même s’il a conservé son arrière-plan politique à son sujet, il a opté, dans la forme, pour un film léger en choisissant de lui donner les contours charmants d’un conte où Masato, en associant les recettes des spécialités culinaires japonaises à celles de Singapour, va conclure à un apaisement de vieilles querelles ou tensions du passé.

Le film n’évite pas l’angélisme mais il y a visiblement un tel désir chez le réalisateur à rester dans cette tonalité narrative, que «La saveur des ramen» atteint son but en proposant, un film charmant presque chatoyant à tous points de vue.

La photographie est belle, les interprètes beaux et talentueux, les plats qu’on voit défiler à l’écran sont délicats, donnent envie d’y goûter et on est, au bout du compte, ravis de la jolie tournure que le réalisateur a donné à cette histoire.

Francis Dubois


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