1914. La Grande Guerre menace d’éclater pendant que s’effondre le puissant Empire Ottoman.

A Constantinople, Michael, étudiant en médecine arménien et Chris, reporter photographe américain tombent tous les deux amoureux de la même jeune femme, la belle Ana.

Mais l’Empire Ottoman s’en prend violemment aux minorités ethniques présentes sur son territoire.

La cible la plus exposée est la communauté arménienne sur laquelle l’étau de la violence se resserre.

Michael, Chris et Ana devront utiliser leurs forces pour tenir une promesse, survivre pour témoigner.

Cinéma : La promesse
Cinéma : La promesse

Le massacre des arméniens, de 1915 à 1917, constitue le premier génocide du XXème siècle.

Minorité chrétienne de l’Empire Ottoman, la communauté arménienne était majoritaire dans les provinces orientales de l’Empire.

Perpétré par le gouvernement Jeunes-Turc de l’Empire Ottoman, ce génocide a massacré près de 1 500 000 arméniens sur une population totale de 2 millions de personnes.

Ce génocide qui visait à l’extermination totale du peuple arménien succédait à celui qui se solda par des massacres systématiques de 1894 à 1896 et à la disparition de 300 000 arméniens dû à la folie meurtrière du Sultan Haid II.

En 1913, le gouvernement totalitaire nourri par les idées de panturquisme vise l’union politique des nations turcophones et à l’élimination de tous les éléments non-turcs. Profitant de la guerre de 1914, il met à exécution un plan d’extermination des arméniens.

Les massacres reprendront en 1920-1923 lors de la guerre conduite par le fondateur de la République turque, Mustapha Kémal.

La Turquie a donc pratiqué, sous trois régimes successifs, une politique de «purification ethnique».

Terry George a toujours été amateur des films qui relatent des événements majeurs de l’humanité. Il cite parmi ses favoris les chefs d’œuvre tirés de faits réels comme « La liste de Schindler» , «La déchirure» ou « La bataille d’Alger».

Avec «La promesse» ils obéit à ses préférences cinématographiques avec une histoire et des personnages qui permettent de faire découvrir au public des événements dont ils n’ont pas ou peu eu connaissance.

«La promesse» est une histoire d’amour dans le contexte du génocide arménien. Des pages d’histoire disparues des livres d’histoire par déni collectif et opportunisme politique.

Comme David Lean qui fait traverser la révolution russe dans «Le docteur Jivag o» ou la guerre d’indépendance irlandaise dans « La fille de Ryan» , Terry George mène une histoire d’amour qu’il lie au déroulement d’événements majeurs.

Les amours de Michael, Chris et Ana pourraient apparaître comme une version politique de «Jules et Jim» mais le scénario est ici écrit de telle sorte, avec l’éloignement tour à tour de l’un et l’autre des deux protagonistes masculins, que chacun des couples laisse alternativement le champ libre à l’assouvissement de ses sentiments.

Le versant politique de « La promesse» n’est pas en reste de son versant amoureux et il subsiste de la grande fresque que le réalisateur donne à voir un fort impact sur l’étendue des massacres.

Pour les amateurs de ces grandes fresques politico-romanesques qui contribuèrent aux belles heures du cinéma populaire.

Et pour se remettre en mémoire la douloureuse histoire du peuple arménien.

Francis Dubois


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