Vital, la quarantaine solide, travaille comme chef d’atelier dans une usine textile.

Il est choisi pour jouer « les cobayes » par Alix, vingt-cinq ans, qui réalise une enquête ergonomique dans l’entreprise de son père, à titre anonyme.

Mais, la fille du patron ne restera pas longtemps insensible au charme de cet homme réservé, secret et charismatique.

De son côté, Vital, au fil des entretiens réguliers avec Alix, s’ouvre de plus en plus et se met à rêver d’une autre vie.

Cinéma : la fille du patron
Cinéma : la fille du patron

Le film d’Olivier Loustau raconte l’histoire d’amour fou entre un ouvrier marié et une jeune femme sur-diplômée et promise à une brillante carrière à l’étranger. Il aborde, en arrière-plan les difficultés du monde industriel en déclin et quelques autres sujets qui viennent se greffer et qui « chargent » parfois inutilement « la barque ».

Le récit (et c’est sans doute là que la mise en scène est la plus efficace) fait un détour par la dynamique et les enjeux d’une équipe de rugby locale en insistant sur l’ambiance chaleureuse et solidaire des vestiaires, des heures d’entraînements ou de la fameuse « troisième mi-temps ».

« La fille du patron » est doublement exemplaire.

Par les qualités d’une narration efficace dans la mesure où tout ce qui devait y être dit est dit et, à l’inverse, par les limites d’un récit se déroulant sans surprise, qui n’évite pas les clichés et renvoie à ce cinéma à l’ancienne qui se contente de traiter l’anecdote immédiate.

Tous les sujets abordés depuis les difficultés que traverse le secteur industriel jusqu’à l’histoire d’amour entre les protagonistes appartenant à deux mondes contrastés, en passant par la redoutable routine qui détruit le couple confirmé, sont traités à la surface, dans une mise en scène sage qui suit, sans jamais la déborder, la ligne d’un tracé attendu.

Olivier Loustau a apporté beaucoup de soin aux atmosphères, aux ambiances d’ateliers, à celles du déroulement d’un match, d’une séance d’entraînement, à l’enthousiasme des femmes des joueurs dans les gradins, jouant les supporters fervents et enflammés.

Et si tous les personnages jusqu’aux plus secondaires sont plutôt bien dessinés, «  La fille du patron  »

appartient à ce cinéma « label France », appliqué, démonstratif dont la narration trop limpide (on pourrait dire transparente) fait barrage à toute approfondissement des sujets abordés et auquel il manque en arrière-plan, une opacité, ce « grain narratif » qui apporterait un peu de rugosité et de mystère.

Le film d’Olivier Loustau est l’illustration appliquée d’un sujet maintes fois traité à l’écran et qui aurait mérité, pour faire peau neuve, d’un peu plus d’audace dans la forme.

Francis Dubois


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