Début 2009, des balles de 9mm accompagnées de lettres de menace parviennent à différents hommes politiques en place ainsi qu’au Président de le République de l’époque, Nicolas Sarkozy.

Les lettres sont postées d’une commune de l’Hérault et toutes les polices de France sont aux trousses de la mystérieuse « cellule 34 ».Très vite, les soupçons vont se porter sur Pierrot, Tintin, le plombier, le proviseur à la retraite et quelques autres de Saint-Pons-de-Thomières qui sont accusés d’être le corbeau et seront harcelés par tous les « poulets » antiterroristes de France.

Mais pourquoi eux ?

La première partie du film fait état de tracasseries policières dont font l’objet les habitués de « La cigale », le bar-bibliothèque-salle de réunion que tient Pierrot, un militaire à la retraite qu’on a catalogué comme un intellectuel pointilleux capable d’entraîner dans son sillage tout le groupe pour des actions revendicatives portant autant contre l’implantation d’éoliennes dans le paysage environnant que sur une petite négligence des services de la voirie.

Suspectés d’être les auteurs des lettres de menaces, les membres du petit groupe sont bientôt soumis à d’incessants interrogatoires, perquisitions à leur domicile, harcèlements de toutes sortes, mises en examen.

Cinéma : La cigale, le corbeau et les poulets
Cinéma : La cigale, le corbeau et les poulets

Jusqu’au jour où un homme de la région, complètement étranger au groupe, passe aux aveux et avoue être l’auteur des lettres anonymes.

Pendant plusieurs mois, les brigades antiterroristes de France auront été mobilisées pour accuser les habitués de « La cigale ».

Lorsque le soufflé tombe et que les membres du groupe sont totalement blanchis, la vie du petit établissement reprend mais entre-temps, la longue période d’investigation aura laissé des traces et certains auront payé un lourd tribut aux mois de suspicion.

Pourquoi les soupçons se sont-il portés sur le habitués de « La cigale ». L’établissement est-il, comme le prétend de maire, un foyer de subversion. Pourtant ça n’était qu’un endroit où un groupe de villageois qui s’intéressent à la vie de la communauté se réunissent, parfois pour refaire le monde, où on vient acheter ses cigarettes, ou gratter des millionnaires. Est-ce parce que le buraliste se transforme parfois en écrivain public ou en assistant social, le cas échéant ?

Le lieu est aussi le refuge de secours populaire, un espace de solidarité, une librairie régionaliste où tout le monde passe, même les gendarmes.

Le film montre un peu d’une France quasiment invisible dans les médias. Ce n’est ni une ville, ni une cité de banlieue, pas plus qu’une campagne paysanne et pourtant Olivier Azam dresse à travers cette histoire, une chronique villageoise par le biais d’une galerie de portraits hauts en couleur.

Le film est construit en trois parties en référence à une fable qu’évoque le titre.

Il relate un fait divers mais c’est une fable dont la morale serait  » faut-il couper tout ce qui dépasse et qui ne suit pas le droit chemin ».

Réjouissant. Revigorant. A la fois inquiétant et rassurant.

Francis Dubois


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