Abel et Marianne ont vécu plusieurs années ensemble. Leur histoire cesse subitement le jour où Marianne annonce à Abel qu’elle est enceinte. Il aurait eu tout lieu de se réjouir de la nouvelle si elle ne lui avait avoué dans la foulée que le bébé qu’elle attend n’est pas de lui mais de Paul, son meilleur ami dont elle était, en secret, la maîtresse depuis des mois.

Si Adel trouve réparation à sa solitude auprès de la jeune Eve qu’il a connu enfant et qui n’est autre que la sœur de Paul, il découvrira très vite que cette histoire est vouée à faire long feu.

Pendant ce temps, Marianne à épousé Paul dont elle a eu un garçon aujourd’hui âgé d’une dizaine d’années.

Mais Paul meurt subitement et Abel revoit, au cimetière, celle dont il n’a jamais cessé d’être amoureux et qu’il décide de reconquérir….

Cinéma : L'homme fidèle
Cinéma : L’homme fidèle

Louis Garrel est un réalisateur tendre et discret. Il avait donné le ton avec sa première réalisation « Les deux amis » .

Avec « L’homme fidèle  » il a écrit (avec Jean-Claude Carrière, excusez du peu !) et réalisé une histoire en demi teinte, une sorte de comédie douce sur un fond d’amertume sans avoir jamais recours au moindre effet, au moindre surlignage.

Dans son film, le destin apparaît sous le visage d’un enfant affabulateur : Joseph, le fils de Marianne et de Paul.

Joseph est-il machiavélique, calculateur ou bien a-t-il simplement une imagination débordante ? En tous cas, c’est lui qui dicte, à chaque fois, la suite de l’histoire et qui manipule les adultes qui l’entourent et tire les ficelles du destin.

Belle incursion troublante que celle de Joseph dont Louis Garrel, toujours avec le souci d’un récit feutré, n’exploite jamais les manipulations.

Quant à Eve qui était amoureuse d’Adel depuis l’enfance, son amour qu’elle croyait fort et éternel va fondre comme neige au soleil, dès son rêve d’en faire son amant réalisé.

Cette déconvenue amoureuse sera pour Abel la confirmation qu’il est bien l’homme fidèle d’une seule femme.

Louis Garrel a réalisé à la manière qui n’appartient qu’à lui et à son refus des effets narratifs, un film entre mélancolie et humour avec des personnages qui ne montrent d’eux que ce qu’ils sont et qui n’ont d’autres atouts que leur sincérité les uns à l’égard des autres.

Abel est un personnage nomade, docile et obéissant.

Marianne porte en elle les stigmates de son double amour et Eve, sorte de tanagra à peine sortie de l’enfance, ne manque pas d’un mordant carnassier.

Louis Garrel semble être dans son film, en compagnie de ses trois partenaires, comme un poisson dans l’eau.

Un moment de plaisir et mine de rien un vrai moment de cinéma.

Francis Dubois


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