Un cirque itinérant s’est installé sur une plage de la mer du Nord.

Malgré un public qui se fait de plus en plus rare, les artistes peaufinent sans relâche des numéros qu’ils tentent de renouveler.

Mais l’équilibre est fragile et bientôt, aux difficultés économiques qui surgissent s’ajoutent des problèmes relationnels entre les membres de la troupe.

Cet espace confiné va devenir le terrain de jeu de complications amoureuses concernant quatre artistes. Elliot le clown et Angèle la danseuse forment d’un couple d’amoureux. Or Heroy, le directeur du cirque, use de son pouvoir pour conquérir la jeune femme qu’il convoite. De son côté la gitane qui est amoureuse du clown, tente de l’ensorceler.

Ces complications relationnelles vont modifier la vie du cirque.

Cinéma : l'étoile du jour
Cinéma : l’étoile du jour

Sur ce canevas, la réalisatrice Sophie Blondy a construit un conte qui repose à la fois sur une peinture réaliste du fonctionnement d’un petit cirque (scènes de répétition de numéro, de représentations publiques) et sur un regard onirique d’un monde à la marge de la société, empreint de poésie et de magie, qui cherche un sens à son quotidien.

La côte d’Opale où se situe le récit avec ses dunes, sa végétation offerte à tous les vents offre un décor qui se prête aux deux versants narratifs d’un film et accentue la puissance d’un univers qui prend des airs intemporels.

Le vent, la mer, le ciel, influencés par les marées créent, avec la couleur et le noir et blanc utilisés en alternance tout au long du film, des moments magiques et hors du temps qui résonnent dans l’espace.

Le cirque itinérant évoque à la fois la magie et la monstruosité et Sophie Blondy traite le sujet comme une métaphore de la vie, l’image du monde tel qu’il est où se côtoient le beau comme le pire, le danger, les rêves et les illusions.

«  L’étoile du jour  » bénéficie d’une distribution éclectique et électrisante constituée de comédiens rares tous engagés artistiquement et humainement, exigeants, qui prennent des risques et possèdent tous un physique singulier. Denis Lavant est un artiste qui évoque une poésie immédiate. Tchéky Karyo est remarquable de charisme. A l’inverse, Natacha Régnier impose, dans le rôle de la ballerine, une pureté lumineuse et Béatrice Dalle impose sa force et sa beauté dans le rôle de la gitane.

On pourra reprocher à «  L’étoile du jour  » d’être parfois esthétisant mais à chaque fois que le film s’égare dans une coloration onirique, une scène réaliste survient et c’est dans ce jeu de jonglage que Sophie Blondy trouve un bel équilibre narratif.

«  L’étoile du jour « , en dépit de quelques tâtonnements et maladresses fait figure d’œuvre rare et il faut aller découvrir cette pépite qui, à sa façon, illumine…

Francis Dubois


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