Aux États-Unis, en 1861, la guerre de Sécession fait rage. Une famille de colons français décide de quitter le Missouri où ils étaient installés depuis vingt ans. Le père Edmond, le mère Madeleine et leurs trois filles Abigaelle, Justine et la benjamine Esther se lancent dans l’aventure de la traversée du pays dans le but de prendre un bateau qui les conduira en France.
Afin d’assurer leur sécurité, ils font appel à un ancien mercenaire au comportement mystérieux dont ils ignorent tout du passé douteux et qu’il est poursuivi par un groupe déterminé à se venger qui le soupçonne de les avoir trahis.

Cinéma : L'état sauvage
Cinéma : L’état sauvage

« L’état sauvage » ouvre sur une séquence relatant l’ambiance qui régnait parmi la communauté des colons pendant la guerre de sécession. A cette séquence succède celle au cours de laquelle apparaît le personnage de Victor face à une situation délicate quand on découvre que les diamants qu’il a livrés n’avaient aucune valeur et qu’il est soupçonné d’avoir gardé pour lui le vrai butin.
La proposition que lui fait le colon Edmond de leur servir de guide présente pour lui un double intérêt, celui d’un contrat juteux et celui, en entreprenant cette expédition, d’échapper aux menaces des trafiquants dont on ne saura jamais s’ils ont été ou pas, les victimes de la malhonnêteté de Victor ou si lui même a été grugé.
A compter de ce moment, le récit quitte les lieux confinés pour ouvrir sur les grands espaces où la famille de colons va s’engager pour tenter de rejoindre le bateau qui les conduira en France.
On entre dès lors dans l’univers du western, l’équipée vulnérable avançant sous la conduite d’un ancien mercenaire.
Dès ce moment le film de David Perrault obéit à tous les aléas de ce genre d’embarcation, les menaces latentes, les intempéries, les chemins escarpés où la caravane risque de verser dans le vide, la nécessité de se débarrasser du surplus de bagages ainsi que l’attirance de la benjamine des filles de la famille pour l’ancien mercenaire, nécessairement bel homme et assez mystérieux pour entretenir l’attirance et le désir qui bientôt ne manqueront pas d’être partagés.
Tout se passerait vaille que vaille si l’on ne découvrait que les poursuivants de Victor ont retrouvé sa trace.
Mais pourquoi David Perrault a-t-il fait le choix de faire de tous ses personnages des êtres si avares de la parole pour qui tout se joue dans le regard ?
Cette option, dont il se dégage un charme narratif incontestable, apporte par ailleurs au récit une lenteur qui se met en rupture avec les codes habituels du western et met le film à mi-chemin entre le film d’aventures et une œuvre plus contemplative.
Malgré ce balancement narratif « L’état sauvage » emporte l’adhésion et dégage un intérêt constant.

« L’état sauvage » est un film d’une belle ampleur qui, sans jamais « esthétiser » offre à contempler de magnifiques paysages.
La distribution est parfaite, la construction du récit convaincante.

Francis Dubois


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