Paul, une douzaine d’années, a toujours vécu entre les murs d’un orphelinat.

Lorsqu’il est confié à Célestine, une dame de la campagne, sa vie va totalement changer.

Célestine qui sert au château est mariée à Borel, le garde forestier du vaste domaine qui appartient au Comte de la Fresnaye.

Ivre de cette liberté qui s’offre à lui et des grands espaces qui entourent la propriété, Paul va découvrir non seulement la forêt et ses habitants mais également le monde des adultes autour de lui et l’origine de sa naissance.

Si Célestine rechigne à le voir fréquenter Totoche, un vieil homme solitaire aussi vif à braconner le gibier qu’à harponner le brochet, Paul trouvera très vite les arguments nécessaires pour la faire changer d’avis.

L’arrivée d’une tribu de gitans dans une clairière voisine et la découverte d’un cerf royal que personne n’avait vu vont entraîner Paul de découverte en découverte jusqu’à ce que lui soit révélée l’identité de ses parents…

Cinéma : L'école buissonnière
Cinéma : L’école buissonnière

«L’école buissonnière» apparaît comme une sorte de conte universel à l’intérieur duquel tous les personnages inhérents à ce genre cinématographique et aux récits de notre enfance sont présents, depuis celui de Célestine, sorte de bonne fée jusqu’au Comte, son château et son méchant fils, en passant par le garde-forestier bougon et teigneux, la braconnier misanthrope au grand cœur et la jolie petite gitane qui danse avec la grâce d’une reine.

On peut ajouter à ce catalogue de portraits à grands traits, la vaste campagne, la forêt et ses sous-bois pleins de surprises, tout cet univers que Paul découvre avec une gourmandise insatiable.

Y apparaissent un monde des adultes capable de secrets enfouis, de petites trahisons et de cruauté mais qui baigne ici dans un tel angélisme que tout lui est pardonné et celui des enfants, espiègles et curieux, farceurs et généreux comme il se doit.

La gentillesse du scénario fait le lien entre les deux mondes et quelques moments du film, même s’ils sont attendus, procurent de belles émotions.

Nicolas Vanier qui avait précédemment réalisé un remake pour le cinéma du mythique « Belle e t Sébastien » revient ici au monde de l’enfance et met à l’honneur la Sologne.

On peut se demander à qui est destiné ce film qui fourmille de bons sentiments. Est-ce que le jeune public peut, de nos jours, se passionner pour cette histoire baignant dans un angélisme insistant où les méchants ne le sont pas tant que ça et où l’enfance rayonne d’innocence et de pureté ?

Est-ce que le public adulte serait tenté de se glisser le temps de la projection d’un film, dans les contes de l’enfance et dans le parcours d’un jeune garçon jusqu’à découvrir avec lui la vérité sur le mystère de sa naissance ?

François Cluzet, barbu jusqu’aux yeux, campe un marginal campagnard sans surprises, Valérie Karsenty une jolie fée bienfaitrice, le jeune Jean Scandel illumine l’écran de ses grands yeux bleus mais il faut en arriver à Eric Elmosmino pour qu’un personnage de garde forestier râleur et hostile pénètre véritablement l’univers du conte et donne chair à un personnage de «papier»

Mais la Sologne est belle et il ne manque aux gens du voyage imaginés par Nicolas Vanier ni leur goût pour la danse autour d’un feu, ni la sagesse de l’ancêtre, ni leur bonhomie mal comprise…

On disait autrefois d’un film tel que «  L’école Buissonnière » qu’il était à voir en famille. Mais aujourd’hui, va-t-on encore au cinéma en famille ?

Francis Dubois


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