Laura, 14 ans, qui n’a pas froid aux yeux et Joséphine 17 ans, déjà une femme, partagent leur vacances d’été entre une maison dans le sud de la France avec leur mère.et celle de Bretagne avec leur père.

La cohabitation entre adolescents et adultes fonctionne sur des sentiments contradictoires, une tendresse souvent non exprimée et des réactions d’opposition qui peuvent faire grand bruit.

Les travaux de la maison du Sud qui devaient être terminés pour les vacances sont en stand-by et il n’est pas certain que Michel, le beau-père, un éditeur dans une mauvaise passe, dispose des fonds suffisants pour payer les entreprises.

Les tests de grossesse qu’a subis la mère des jeunes filles sont positifs. Les réactions à une prochaine naissance au sein d’un couple plus très jeune sont contrastées.

En Bretagne, le père vit seul et même s’il a fait l’acquisition d’un bateau, les journées s’étirent mollement.

Mais en juillet, sur la côte d’azur, Joséphine sous l’influence vénéneuse de Romain, s’est compromise dans une sombre histoire de chantage et de vol de bijoux.

Cinéma : Juillet-Août
Cinéma : Juillet-Août

« Juillet-Août  » fonctionne sur des contrastes : les vacances méditerranéennes n’ont rien à voir avec les bretonnes. Bien entendu les paysages diffèrent. Mais les ambiances aussi et les possibilités de se distraire. De l’une à l’autre des régions, les personnages de deux jeunes filles sont presque méconnaissables.

Avec «  Juillet Août  » Diastème a dressé une chronique de vacances qui n’échappe pas aux clichés mais qui en fait son affaire en y introduisant beaucoup de tendresse masquée et en jouant avec justesse la carte de portraits d’une jeunesse d’aujourd’hui à la fois réticente à faire le tri dans ses sentiments, agressive dans son discours et tendre, dans le fond.

Le film est un récit d’apprentissage et la comédie se trouble quand chacun des personnages (adultes et ados) se retrouve à un moment charnière de son existence.

Le propre des familles recomposées est peut-être de se tenir dans un constant inconfort à y voir clair, à exprimer ses sentiments et à se positionner les uns par rapport aux autres.

Une sorte de contentieux, peut-être de culpabilité pèse sur les épaules des protagonistes adultes et c’est dans cet arrière-plan, plus que dans ses moments saillants, que le film de Diastème est le plus juste.

La bonne idée est d’avoir introduit dans le récit de cette chronique intimiste, une touche d’aventures en décalage, avec une histoire rocambolesque de vol de bijoux qui réapparait dans le volet breton du film alors qu’on ne s’y attendait plus.

La présence dans le récit, en contraste avec la chronique de vacances, de personnages de méchants mais du genre  » branquignols » qui jouent au-delà de leurs limites, pourrait faire référence à une littérature de jeunesse désuète.

La greffe de ces deux genres donne une sorte de légèreté au récit et, au final un résultat plutôt heureux.

«  Juillet Août » est la chronique d’un été, pimentée par le désordre des relations familiales, le malentendu entre les générations.

A la fois drôle et pathétique, le film est soutenu par une très belle interprétation et parmi elle, la présence de la jeune interprète de Laura, sorte de « bon petit diable » d’aujourd’hui.

Francis Dubois


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