Yura est un garçon de huit-neuf ans. Il quitte Tokyo avec ses parents pour aller vivre à la campagne auprès de sa grand mère. A son arrivée, il est inscrit dans une école catholique et, mis au pied du mur, doit s’adapter à un nouvel environnement. Un jour, au milieu d’une prière, lui apparaît Jésus sous le forme d’une statuette animée.
Dès lors, tous les vœux que Yura formule sont exaucés…
Yura, lorsqu’il se retrouve à la campagne, est confronté à deux univers qui lui étaient jusque là totalement étrangers. Venant de la ville, il découvre un monde nouveau et il ignore tout de la pratique de cette nouvelle religion qui est celle en vigueur dans son nouvel établissement. Cela, même si sa famille ne prête pas grande importance aux problèmes que cette transplantation lui pose et à propos desquels il ne cesse de s’interroger.
Lorsque Yura, se trouvant isolé dans sa nouvelle école, fait appel à Jésus pour que lui vienne un nouvel ami, son vœu se trouve exaucé à la suite de quoi lui et Kazuma deviennent inséparables en dépit de leurs personnalités différentes. Car si Yura est un enfant introverti, Kazuma est tout le contraire. La réalisation de ce premier vœu confirme ce qui était dit dans un extrait du verset de Luc qui dit que « Rien n’est impossible à Dieu ». Dès lors Yura vivra avec en tête cette certitude et s’en tiendra à la possibilité qu’il aura désormais, de demander à Jésus la réalisation de ses souhaits. Pourtant quand Kazuma sera en danger de mort, les prières de Yura resteront vaines et sans réponse…
« Jésus » est un conte moderne où sur la réalité du quotidien se greffe le fruit de toute l’imagination d’un enfant.
Yura est un jeune garçon rêveur et le Jésus ludique qui lui apparaît à chaque fois qu’il a besoin de ses services est une sorte «d’ami de secours » qu’il a créé et qui est de toutes pièces à hauteur de ses désirs.
La présence de cet ami imaginaire incite les deux garçons à vivre des moments de parfaite harmonie, à se laisser gagner au gré de leur amitié par des élans d’euphorie. Mais pour quelle raison l’harmonie se brise-t-elle lorsque Yura et Kazuma formulent leurs vœux devant l’autel du temple bouddhiste ? Yura aurait-il demandé à égaler son ami, à devenir plus fort que lui ? S’est-il laissé aller à l’orgueil ? A -t-il ressenti les griffes de la jalousie ?
La candeur qui imprègne le récit, l’ingénuité de Yura n’empêchent nullement le film d’ouvrir des pistes de réflexion et d’aborder le thème à la fois singulier et universel de la découverte de la différence et de la quête de foi. Le plaisir que la vision du film procure est tout autant immédiat que dans la réflexion qui va suivre…
Francis Dubois
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