Bercky Something est une superstar du rock des années 90 qui a rempli les stades avec son Girls band : «  Something She »

Lorsque ses excès, ses caprices de vedette adulée finissent par mettre en difficulté la tournée nationale du groupe, Bercky est renvoyée à son passé et à la question de savoir sur quoi a réellement reposé le succès du groupe.

Cinéma : her smell
Cinéma : her smell

Alex Ross Perry a choisi de réaliser le biopic d’une star fictive pour se libérer du carcan du respect de la vérité et du souci de l’authenticité et pour donner libre cours à son imagination d’autant plus qu’aucun des biopics notables réalisés précédemment sur des musiciens ou des groupes ne l’avaient vraiment convaincu.

Alex Ross Perry, pour son troisième film avec l’actrice Elisabeth Moss, a écrit le personnage de Bercky Something pour elle, un personnage qu’il lui a présenté avant même d’avoir pensé le film ou pensé sa structure.

Le projet de « Her smell  » est d’autant plus surprenant qu’ Alex Ross Perry n’avait pas une grande expérience du milieu musical et encore moins de celui du rock. Il lui a suffi de transposer le milieu qu’il connaît bien, celui du cinéma dans l’univers rock, pour trouver la tonalité juste.

Il a choisi le spectre de sept femmes qui représentent toutes des aspects du rock en général avec entre toutes des différences d’ origine, de style, de culture.

Et son film ne présente pas seulement des femmes engagées dans le rock ou les dessous de l’industrie du disque, ni même l’atmosphère des années 90, mais des femmes présentant des troubles de la personnalité.

Car en même temps que Bercky perd pied et adopte un comportement professionnellement suicidaire, toutes les sept essaient de trouver comment vivre avec un nom d’emprunt, dans un monde qu’elles ont choisi avec lequel cependant leurs origines qu’elles ont chevillées au corps, leur impose une distance.

Le film se structure en trois périodes distinctes et trois lieux.

La première période filmée avec une camera très mobile est une véritable chorégraphie, pas seulement une chorégraphie dans l’espace, mais une chorégraphie des regards, des frôlements, des mouvements les uns vers les autres ou des manifestations des tensions à l’intérieur du groupe avec, au centre deux sujets, Bercky et le bébé qui est un élément presque incongru, dérangeant et pourtant fédérateur.

La seconde période du film est à la fois pathétique et apaisante. Bercky qui est seule dans une grande maison où elle a trouvé un cadre, reçoit la visite de sa fille qui a maintenant six ans accompagnée de son père dont on découvre, dans un contexte nouveau que c’est un homme attachant et fiable.

Bercky est déchirée, encore fragile mais on la sent prête à se reconstruire.

La dernière période qui marque le retour de Bercky sur scène ressemble tout à la fois à la première, agitée, mobile presque désordonnée et à celle où on retrouve Bercky dans sa retraite, cette maison qui ne lui ressemble pas et qui pourtant est en réalité, le reflet d’elle-même.

«  Her smell  » est un film sur la tendresse contrariée par les circonstances, sur la difficulté de rester en phase avec ses rêves, sur l’instinct d’auto destruction qui parfois survient, s’impose comme une nécessité.

Francis Dubois


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