Julia, Vadim, Nestor, Timothée et Samuel dont liés comme les cinq doigts de la main depuis leur petite enfance. Ils ont en commun leur dilettantisme et une joie de vivre à toute épreuve.
Ils ont toujours rêvé de vivre tous ensemble en colocation et quand l’occasion se présente, ils n’hésitent pas à s’engager même si le loyer est très élevé. D’autant que Samuel propose d’en payer à lui seul, la moitié
Le père de Samuel est un homme très riche qui s’est toujours montré généreux envers son fils dont il croit à tort qu’il poursuit de brillantes études de médecine.
Lorsqu’un jour celui-ci découvre par hasard la supercherie de son fils, il lui coupe les vivres et Samuel se retrouve sur la paille….Et dès lors, comment faire face au paiement du loyer chaque mois.
Voilà un sujet inépuisable et qui a fait, à de multiples reprises, ses preuves au cinéma : des amis de longue date qui sont restés très proches en dépit des vicissitudes de la vie se trouvent confrontés à de nouvelles épreuves qui, au lieu de mettre l’amitié en péril, vont la renforcer.
Ici, les personnages sont de très jeunes gens enthousiastes et plutôt potaches. Ils appartiennent à une génération peu soucieuse des problèmes de société qui n’ont d’autres sujets de préoccupation que le plaisir de vivre le mieux possible;
« Five » bénéficie d’atouts de taille : cinq jeunes comédiens tous épatants avec en tête un Pierre Niney aussi parfait dans le sur-jeu, les débordements que dans la nuance et l’émotion, des seconds rôles bien dessinés (magnifique Michèle Moretti), un tracé narratif riche en rebondissements qui par moments, est sur le point de renouveler un sujet rabattu, des dialogues qui font souvent mouche.
Seulement, voilà : Igor Gotesman semble avoir été guidé par l’idée de donner à sa comédie un rythme effréné et le souci d’éviter à tout prix le risque de la moindre baisse de régime.
C’est dommage parce que c’est par là que le film pêche.
Pour apporter du rythme à son film, il a convoqué tous les éléments qui pouvaient aller dans ce sens : le sur jeu des comédiens (parfois jusqu’à la grimace) la musique et surtout un montage « façon clip » acrobatique.
C’est beaucoup quand on finit par confondre rythme et agitation.
ll faudra patienter, attendre les séquences proches du dénouement pour que le film trouve une sorte d’apaisement qui laisse entrapercevoir ce qu’il aurait été s’il avait été moins agité.
Pourquoi ne pas laisser agir des dialogues bien écrits, qui restituent le langage imagé et souvent savoureux de notre époque et que les comédiens se mettent si magnifiquement en bouche ? Pourquoi ne pas faire confiance à des situations souvent cocasses, parfois franchement inventives, à l’énergie naturelle des comédiens ?
Cela aurait suffi. Et il est probable que le film qui est loin d’être honteux en l’état, y aurait beaucoup gagné.
Francis Dubois
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