Après s’être brusquement séparé d’Elisabeth, Lancelot Rubinstein tombe amoureux et épouse dans la foulée la très belle Irina. Mais alors qu’il semble avoir trouvé un vrai sens à sa vie, Irina meurt.

Sa mort laisse Lancelot d’autant plus désespéré qu’il découvre jour après jour que l’image de celle qu’il avait épousé et qu’il croyait connaître s’éloigne au fil de troublantes découvertes….

Dorénavant dans son quotidien vont se mêler intimement réalisme et fantastique ordinaires.

Cinéma : Et mon cœur transparent
Cinéma : Et mon cœur transparent

Pour David et Raphaël Vital-Durand qui viennent de la pub, le cinéma était un rêve d’enfant, l’irréel en était l’approche préférée et c’est par la pratique du clip publicitaire, du court- métrage ou du documentaire qu’ils ont été conduits à réaliser leur rêve.

Le film de genre était inclus dans un projet de fiction auquel la poésie ne serait pas étrangère, dont les personnages seraient étranges jusque dans le quotidien et baigneraient dans un univers visuel expressif.

Ils ont respecté à la lettre près leur projet de cinéma de telle sorte qu’on se demande constamment si on se trouve dans le réalité ou dans la tête de Lancelot dont le comportement maladroit, les réactions imprévisibles, le naturel conciliant et le sautes d’humeur en font un être indéfinissable ( parfois presque trop) qui pourrait se révéler être tout autant la victime que le manipulateur.

A l’étrangeté ordinaire du personnage s’ajoute une mise en scène qui greffe un rêve surréaliste sur une histoire réaliste.

Le jeu de Julien Boisselier, qui joue sur toutes les ambiguïtés de son personnage, des situations et qui épouse les sinuosités de l’histoire constitue la force du film.

Il est l’élément stable d’une linéarité qui devient chaotique à force de multiplier les pistes et de jouer en même temps sur de nombreux domaines narratifs.

Le film utilise tout à la fois les codes du cinéma de genre, du fantastique, du film d’espionnage et du récit intime. Il aurait fallu pour qu’il soit totalement convaincant que la recherche de l’étrangeté ne soit pas systématique et que l’histoire ne bascule pas dans de trop nombreuses ramifications narratives car, à trop charger la barque, elle finit pas chavirer.

A trop charger le film, il finit par prendre l’eau et à sombrer dans la tourmente du maniérisme et l’incompréhensible.

Ce qu’il faut reconnaître à David et Raphaël Vital-Durand, c’est l’originalité de leur film, c’est d’avoir conçu une histoire hors des sentiers battus et même si on peut leur reprocher une surcharge, il n’en demeure pas moins de nombreux moments savoureux, la force de l’interprétation acrobatique de Julien Boisselier et les très plaisantes apparitions de Sarah Giraudeau qui sait donner en quelques séquences corps à un personnage secondaire.

Francis Dubois


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