Malcolm, est jeune lycéen noir doué pour les études et passionné par le hip-hop des années 90.
Il vit à Inglewood, un quartier « chaud » de Los Angeles et il est devenu, sans raisons apparentes, la tête de Turc de certaines bandes de l’établissement, qui n’ont de cesse de l’humilier et de le racketter.
Avec ses deux amis, Diggy et Jibs, il jongle entre la musique, le lycée et les entretiens qu’il sollicite pour pouvoir intégrer l’université.
Sa rencontre avec une jolie jeune lycéenne liée à un trafiquant de cocaïne et une invitation à une soirée underground vont l’entraîner dans une aventure qui pourrait bien le faire passer du statut de « geek » à celui d’un mec cool, un dope.
Le film de Rick Famuviwa débute comme un film de plus sur un groupe de jeunes adolescents musiciens aux prises avec des bandes rivales.
Le récit alterne pour l’essentiel, des scènes de lycée (de couloirs notamment) et des moments de répétition du groupe.
Mais au fur et à mesure que le récit progresse, se dégage le personnage de Malcolm qu’une forte dose de naïveté et de passivité avait jusque-là, laissé dans l’ombre
Lorsque, petit à petit se révèle sa personnalité et que, confronté aux situations de plus en plus dangereuses auxquelles il doit trouver des solutions, et souvent dans l’urgence, il gagne en assurance et en ruse.
Au cours de la fameuse soirée où ils se sont infiltrés, lui et ses compagnons, une main a glissé dans son sac, à son insu, une grosse quantité de cocaïne dont, dans un premier temps, ils ne savent que faire, sinon d’en dissimuler les pains à chaque fois que c’est nécessaire.
Mais, deux bandes le contactent qui demandent à Malcolm de leur restituer ce qui leur appartient.
Dès lors, je film prend les airs d’un thriller mais, et c’est ce qui en fait toute l’originalité, tout en restant à hauteur personnages de lycéens candides, mal préparés au rôle de détenteurs de drogue qui leur incombe.
« Dope » trouve à partir de ce moment-là sa vraie tonalité, sa singularité en donnant à ses protagonistes, des airs de pieds nickelés.
Or les circonstances, de plus en plus délicates à affronter, auront entre temps forgé la personnalité de Malcolm, l’auront aidé à faire preuve de plus en plus d’astuce pour mieux comprendre et déjouer les pièges qui lui sont sans cesse tendus.
Bien qu’il adopte les codes du thriller et qu’il les satisfasse, « Dope » reste une comédie qu’accompagnent des personnages savoureux, notamment, ceux des deux acolytes de Malcolm passant, au gré des circonstances de l’audace à la frilosité ; et en arrière-plan, tous le panel des personnages convenus depuis le chef de bande patibulaire jusqu’à la jeune héroïne dont Malcolm est l’amoureux prudent.
Le film de Rick Famuyiwa ne se prive d’aucune course poursuite, à pied ou en voiture ou à vélo. Il donne à voir dans le registre, des moments inédits liés aux circonstances et aux personnalités mal dégrossie des héros.
Le spectateur peut passer un très bon moment en compagnie de Malcolm dont il éclora au final un personnage inattendu qui sera récompensé de sa peine, qui ne se sera pas donné autant de mal pour rien !
Divertissant et savoureux.
Francis Dubois
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