Au XVIIIème siècle, Giacomo Casanova connu pour son goût pour le plaisir et le jeu ,a été contraint de s’exiler et a élu domicile à Londres.

Dans cette ville qui lui est totalement inconnue, son chemin croise à plusieurs reprises celui d’une jeune courtisane, la Charpillon pour laquelle il a un coup de foudre au point que cette rencontre lui fait oublier toutes les autres femmes.

Casanova est prêt à tout pour séduire la jeune courtisane mais la Charpillon lui tient la dragée haute en se dérobant, à chaque fois qu’il croit l’avoir séduite, sous les prétextes les plus divers.

Elle finit par lui lancer un défi : Casanova doit lui donner la preuve qu’il l’aime autant qu’il la désire….

Cinéma : Dernier amour
Cinéma : Dernier amour

Benoît Jacquot a choisi parmi les nombreux autres épisodes qui sont relatés dans «  L’histoire de ma vie  » de Giacomo Casanova, celui de sa relation avec la Charpillon et dans lequel il raconte avec honnêteté ce qui ne lui était jamais arrivé de rencontrer, alors qu’il avait atteint l’âge mûr, l’amour passion.

Cette rencontre avec la jeune femme va le propulser dans un gouffre passionnel où il ne s’était encore jamais laissé entraîner.

Dans ce XVIIIème siècle livré au libertinage, Casanova dont on pourrait dire qu’il en est un des plus légendaires représentants, s’en démarque du point de vue de Benoît Jacquot .

Selon le réalisateur de «  Dernier amour » , plutôt qu’à la catégorie des libertins, Casanova appartiendrait plus certainement à la catégorie des « aventuriers ».

Contrairement à Don Juan, lequel est le libertin absolu et qui disposait des moyens pour son libertinage, Casanova n’était pas un homme issu de la noblesse. Le premier était selon Molière « Grand seigneur, méchant homme » alors que Casanova était un homme aimable dans tous les sens du terme et qui considérait les femmes non pas comme une proie mais comme des occasions de se lier, fut-ce de façon éphémère, pour une nuit ou pour une heure.

Mais la Charpillon va décider que cet homme fatal qui a toutes les femmes ne l’aura pas, elle.

Elle n’était ni vénale ni manipulatrice ni triomphante et elle a sans doute été sincèrement amoureuse puisque Benoît Jacquot tire de cette aventure la conclusion du film avec cette phrase dans la bouche de la jeune femme qui recueille les souvenirs de Casanova : «  Elle a dû beaucoup vous aimer pour vous faire autant souffrir ».

Benoît Jacquot signe avec ce «  Dernier amour  » une œuvre touchante, nostalgique et crépusculaire. Il adopte certainement pour ce récit, le regard que Casanova amoureux éconduit porte sur le monde où les décors lustrés les plus rutilants qu’ils soient, intérieurs ou parcs arborés et verdoyants, baignent dans la même demi pénombre sobrement esthétique.

Vincent Lindon incarne un Casanova dont l’allure un peu maladroite, voire pataude, pourrait être attribuée à des origines modestes et qui, en dépit de quelques moments forts d’émotion, laisse perplexe dans l’expression de la passion.

Stacy Martin est fluette et en dépit de quelques moments dialogués où elle est juste et convaincante elle manque un peu de charisme dans sa détermination.

Ceci dit, un film de Benoît Jacquot reste une valeur sûre même si, comme ici, «  Dernier amour »   se place un peu en retrait de sa brillante filmographie.

Francis Dubois


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