Depuis de nombreuses années maintenant, de plus en plus de jeunes gays, lesbiennes, bi ou trans, dans le monde entier, décident de faire leur coming-out via des vidéos sur internet.

Au moment de révéler leur préférence sexuelle ou leur projet de se transformer, l’angoisse est souvent là. Le révélation de son homosexualité ne va-t-elle pas modifier, voit compromettre les rapports avec sa famille, ses amis ou sa hiérarchie ?

A travers un montage d’enregistrements vidéo postés sur le Web par des jeunes, « Coming-out » nous fait vivre ces moments de bouleversement intime et social…

Cinéma : Coming out
Cinéma : Coming out

C’est la vidéo YouTube d’un jeune homme qui avouait son homosexualité à sa grand mère au téléphone et se filmait avec sa webcam, qui a mis Denis Parrot sur le projet de réaliser un film sur le sujet. Le jeune homme montrait beaucoup de difficultés à se jeter à l’eau, multipliait les silences, les signes d’embarras pendant neuf minutes sur les dix que durait l’entretien.

Denis Parrot allait très vite découvrir que cette vidéo n’était pas un cas isolé. Des milliers d’autres existaient, témoignant pour le plupart d’entre elles que ce moment de révélation est pour chacun resté un moment de tension après des mois, des années, d’un silence ravageur.

Denis Parrot a visionné plus de mille deux cents vidéos de coming-out sur les réseaux sociaux, mis en ligne entre 2012 et 2018, pour bien comprendre le phénomène et cerner au plus près ce que serait son film.

Son objectif qui était de faire de toutes ces paroles différentes une parole globale a-t-il été atteint ?

Le projet allait-il trouver son aboutissement en mettant bout à bout ces témoignages disparates dans la façon de révéler et dans la multiplication des cultures, les vidéos provenant de nombreux pays où l’homosexualité n’est pas perçue de la même façon, n’en est pas au même degré de tolérance.

Denis Parrot et son équipe, monteur, mixeur, étalonneur, allaient-ils dans la succession des séquences mettre en valeur les silences, les respirations, les ambiances et parvenir à équilibrer les couleurs émanant de sources vidéos très diverses.

Le fait d’avoir mis bout à bout dans le même film documentaire des vidéos tournées aux États-Unis, en Europe, en Asie mettant en scène des intervenants de sensibilités différentes, donne au final une impression de dispersion et finit par nuire à l’efficacité du document duquel l’émotion est souvent absente même des séquences les plus saisissantes.

Francis Dubois


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