Oscar est un jeune garçon imaginatif.

Un soir, alors qu’il est encore enfant, il est témoin d’un meurtre à caractère homophobe dans un cimetière. Le souvenir de cette scène traumatisante le poursuit, relayée par le sentiment d’abandon généré par le départ de sa mère et par les conflits de personnalités qui se multiplient dans sa relation avec son père.

Grâce à son imagination débordante et à son attachement pour le hamster qu’on lui a offert et qu’il a doté de la parole, Oscar parvient à dominer les démons qui le hantent pour en arriver finalement à reconnaître sa vraie nature.

A l’adolescence, quand il prend son premier emploi dans une quincaillerie, il fait la connaissance de Wilder, un garçon de son âge mais bien plus sûr de lui, libre et rebelle.

Les deux adolescents, en dépit de leurs personnalités contrastées, se lient d’amitié.

Petit à petit, au fur et à mesure de leurs rencontres, les sentiments d’Oscar pour Wilder deviennent de plus en plus confus. Ceux de Wilder se chargent également d’ambiguïtés.

Cinéma : Closet monster
Cinéma : Closet monster

Stephen Dunn a été confronté dans son enfance, comme il le transpose dans son film, à la scène de crime d’un homosexuel dans un cimetière.

Malgré les signes évidents de sa féminité, il n’avait jamais pris (ou refusé de prendre) conscience de ses préférences sexuelles. Instinctivement, et en dépit des évidences, il a farouchement tenté de lutter contre ses penchants et de refouler ses sentiments.

C’est ce cheminement que Stephen Dunn a voulu traiter en réalisant son film « Closet monster» . Un cheminement chaotique et souvent douloureux qui l’a conduit à reconnaître son homosexualité et à l’assumer plus tardivement.

«Closet monster» rend compte du conflit d’un jeune garçon avec lui-même pendant les années d’enfance et d’adolescence lorsque, face aux sentiments et attirances confus, la vraie nature d’un individu a du mal à se découvrir, pour les multiples raisons qui font obstacle : le contexte familial, l’alignement à la règle générale, à la morale, au respect d’une virilité qui devrait être la pente naturelle chez un garçon.

Stephen Dunn emprunte avec la sensibilité et un rapport brut à la douleur qui conviennent, les méandres au bout desquels apparaît la bonne lumière. Il rend parfaitement à travers deux cheminements contrastés les penchants homosexuels qui occupent Oscar et Wilder. Chez Oscar, cette orientation est raison de tourments et de questionnements multiples, alors que Wilder va vivre l’attirance pour son ami beaucoup plus sereinement comme une étape dans sa prochaine sexualité.

Le mise en scène épouse le point de vue d’Oscar avec une dramatisation accentuée qui brouille habilement les pistes.

Francis Dubois


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