Cinéma : Cafard

1914. Au moment où Jean Mardant remporte le Prix mondial au championnat de lutte, de l’autre côté de l’Atlantique, dans une rue obscure d’Ostende occupée, sa fille Mimi se fait violer par les membres d’une patrouille de soldats allemands.

De retour à Ostende, Jean Mardant fait le serment de venger cette ignominie et décide, avec son entraîneur Victor et son neveu Guido, de s’engager dans la grande guerre au sein du bataillon belge ACM (Autos-Canons-Mitrailleuses)

La première division blindée au monde, composée de volontaires, est partie confiante et téméraire pour ne revenir en Belgique que quatre années plus tard, en n’ayant servi à rien d’un point de vue militaire.

Ces jeunes hommes ont été les témoins d’événements tragiques au cours de leur odyssée surréaliste autour du monde.

Livrés à eux-mêmes en pleine révolution et guerre civile russe, ils ont dû fuir par l’Est à travers l’Asie, la Mongolie et la Chine et lorsqu’ils ont regagné la Belgique, à la fin de la guerre, le pays a très peu fait écho de leur aventure.

De retour en Belgique, malgré les déchirures et la déception, Jean Mardant finira par trouver une nouvelle raison de vivre…

Cinéma : Cafard
Cinéma : Cafard

Inspiré du livre d’August Thiry et Dick Van Cleemput, «  Voyageurs de la grande guerre « , «  Cafard  » est un défi à plusieurs titres. C’est un film d’animation pour adultes, un film d’acteurs, un film d’auteur à petit budget avec une approche technique inédite fonctionnant sur le principe de la technologie de capture du mouvement appelée « Motion Capture » (terme anglais). L’approche technique développée ici est atypique.

En ayant recours à une technologie rapide et efficace développée par l’industrie du jeu vidéo, la technique utilisée allie l’impact émotionnel de « vrais acteurs » (Jean-Hugues Anglade, Benoît Magimel) comme dans un film de fiction, aux qualités artistiques et à l’imaginaire sans contraintes d’un film d’animation.

Une palette de couleurs réduite et soigneusement composée, offre par ailleurs au film une apparence très « bande dessinée ».

La technologie numérique est réduite au strict minimum et le résultat final donne un univers graphique simple qui met l’accent sur l’action dramatique des personnages plus que sur les prouesses technologiques.

L’animation des yeux est déterminante.

Les origines de cette technique remontent aux travaux d’Etienne-Jules Marey (1830-1904), pionnier de la photographie et du cinéma, initialement développée dans le domaine médical.

Des couleurs contrastées et franches, un graphisme brut, rauque, presque rudimentaire,(on pense à Tardi, à Hugo Pratt, José Nunoz) servent parfaitement cette épopée et les drames qui l’ont accompagnée.

On ne regarde pas tout à fait «  Cafard  » comme un film d’animation. Parfois, la particularité de la technique utilisée fait qu’on oublie le graphisme pour ne voir et n’entendre que les comédiens dans l’interprétation de leurs personnages.

Une curiosité. Étonnant !

Francis Dubois

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