Jean, très accaparé par son travail de comptable, rentre chez lui de plus en plus tard le soir. Si bien qu’Odile finit par imaginer qu’il la trompe.
Avant même d’en avoir la certitude, elle décide de se venger dans les bras de Daniel, un comédien en rupture de ban avec le cinéma.
Mais Daniel partage la vie d’Albert, un ancien militaire retraité après un dernier engagement en Afghanistan.
Pourtant, un amour irrépressible, inattendu et tragique naît entre Daniel et Odile.
Depuis le tout début des années soixante, Paul Vecchiali a réalisé une grosse vingtaine de longs métrages qui ont à chaque fois été salués par la critique mais peu suivis par ce qu’on a coutume d’appeler un « large public ».
Cependant certaines de ses réalisations (« Femmes Femmes » en 1972, « La machine » en 1976 « Corps à cœur » en 1978) sont parvenus à regrouper un fonds de spectateurs fidèles, voire des inconditionnels, sensibles à l’univers créé par un cinéaste fidèle à une ligne créatrice qui n’a cessé depuis cinquante ans de tracer un sillon cinématographique singulier.
Avec « C’est l’amour « , Paul Vecchiali développe un récit minimaliste dans son déroulement dramatique pour en arriver à la conclusion qu’il n’y pas d’amour heureux, quels que soisnt le cas de figure et le degré d’engagement des protagonistes dans leur histoire.
Odile a décidé de tromper Jean qui en réalité l’aime profondément. Elle jette son dévolu sur Daniel à un moment où celui-ci prend de la distance avec son amant Albert alors qu’Albert est toujours très amoureux de Daniel. Et au moment où Daniel découvre qu’il est amoureux fou d’Odile, celle-ci revient à Jean, son mari…
Mais le récit tel que le traite Vecchiali manque de fluidité notamment dans les articulations du scénario.
Par ailleurs, ce metteur en scène chevronné manque ici de conviction ou de fermeté dans la direction de ses acteurs et même Pascal Cervo ou Mireille Roussel qui ne sont pas des débutants ont du mal à maitriser leur partition, à se positionner.
Fallait-il pour donner une tonalité singulière au film jouer sur les maladresses : Le jeu trop appuyé des comédiens, une difficulté à trouver la bonne posture face à la caméra, l’embarras des protagonistes quand ils ont une chorégraphie à effectuer ?
Astrid Adverbe qui était dans le précédent film de Paul Vecchiali « Nuits blanche sur la jetée » manque de métier ou de pratique devant l’objectif. Elle est parfois d’une maladresse consternante qui ôte toute crédibilité à son personnage d’amoureuse.
Mais c’est peut-être dans l’accumulation de ses défauts que « C’est l’amour » trouve cette singularité qui fait que, malgré tout, on finit par lui trouver un certain charme.
Mais il faut pour cela ne pas prendre l’histoire au pied de la lettre et voir le film comme une sorte d’exercice de style.
Francis Dubois
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