Le film de Sarah Driver fait la lumière sur la courte vie du peintre culte Jean-Michel Basquiat dans la ville de New-York de 1978 à 1981. « Basquiat, un adolescent à New-York  » explore tout ce qui, dans cette métropole, depuis ses rencontres jusqu’aux mouvements politiques, sociaux et culturels que connaît cette époque, aura nourri et inspiré le jeune artiste.

Cinéma : Basquiat
Cinéma : Basquiat

Le documentaire de Sarah Driver est une introspection dans la vie du peintre.

Il explore l’influence qu’a pu avoir New-York, une métropole en proie à la violence et au bord de la faillite, sur cet artiste précurseur.

Et tout ce qui rythmait la vie new-yorkaise, les événements politiques, les mouvements Hip-Hop et Punk Rock, les violences raciales et l’évolution de la scène artistique ont été des éléments qui ont nourri son œuvre.

En 1978, Basquiat était un grand adolescent âgé de 18 ans qui vivait dans la rue et dormait dans des lits de fortune chez des amis de l’East Village.

Sa personnalité artistique marquait ses proches et eux-mêmes l’inspiraient.

New-York était alors en pleine déliquescence et les quartiers du Sud de Manhattan étaient l’épicentre de toute une communauté de jeunes artistes de tous crins : musiciens, peintres, sculpteurs, chanteurs qui cohabitaient dans des immeubles abandonnés.

Des artistes qui se nourrissaient mutuellement en échangeant sur des formes d’expression diverses.

Dans les clubs et les rues se croisaient des artistes novices et d’autres rompus à leur art, des peintres minimalistes et des figures emblématiques du mouvement beatnik et du jazz.

La ville n’était pas chère et elle était devenue une zone de non-droit où le trafic de drogues avait investi les rues. Le courants à l’origine du hip-hop étaient omniprésents. Le sonorités salsa, disco, punk, hardcore et No Wave envahissaient les rues et les établissements de détente. La ville était dangereuse et la criminalité endémique. Les événements nocturnes de toutes sortes se produisaient, se répandaient par le bouche à oreille ou par le biais d’ affichages sauvages.

Pour réaliser ce documentaire, Sara Driver a travaillé en collaboration avec des artistes qui se sont révélés à la même époque que Jean-Michel Basquiat tels Nan Goldin ou Jim Jarmush qui ont contribué au film aussi bien par leurs réflexions sur l’époque que par leurs images d’archives, leurs photos, leurs musiques ou des anecdotes sur leur jeune ami.

La conception de la célébrité, de la réussite et de l’ambition était très différente à l’époque de ce qu’elle est aujourd’hui.

Être un poète publié et fauché était le comble du succès.

L’élection de Reagan à la présidence du pays, la prépondérance de l’argent, l’arrivée du sida et de la drogue ont bouleversé la donne à partir de 1981.

Aujourd’hui, trente ans après sa disparition, Jean-Michel Basquiat est considéré comme l’un des plus importants artistes du XXème siècle et celui qui aura contribué à rendre accessible au plus grand nombre le milieu de l’art jusque là resté élitiste et majoritairement blanc.

Sara Driver le présente comme une sorte de potache poétique et brillant dont la pulsion créative était incandescente..

Francis Dubois


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